Si il y a bien une saga qui manquait dans le paysage éditorial français, il s’agit bien de celle de La Femme Scorpion. Il y a de cela quelques années, outre-Atlantique, nous pouvions apercevoir un coffret regroupant les quatre premiers films, ceux de l’ère Meiko Kaji, dans une attirante édition Blu-Ray.
Alors certes, un vieux coffret DVD pouvait être dégoté de-ci, de-là, en France, moyennant un certain financement, et regroupait les films de l’ère Meiko Kaji.
En cette année 2023, il est enfin temps de célébrer les aventures de Nami. L’arrivée tardive, bien qu’encore très attendue, de cette saga se trouve du côté de Le Chat Qui Fume.
L’éditeur, en plus de proposer les quatre premières aventures, se lance à travers la conception du plus gros coffret de son histoire et incorpore deux autres films, où la femme-scorpion n’est plus Meiko Kaji mais Yumi Takigawa puis Yoko Natsuki.
Un véritable événement tant les deux opus de la variation La Nouvelle Femme Scorpion se font presque invisibles.
Notre article fleuve autour de cette édition se présentera de la manière suivante :
I) Les critiques des films de la saga La Femme Scorpion
II) Les caractéristiques techniques des éditions Blu-ray
I) Les critiques des films de la saga La Femme Scorpion
La Femme Scorpion réalisé par Shunya Ito (1972)
Folle amoureuse de Sugimi, gradé de la police, Nami Matsushima accepte de l’aider et de jouer l’infiltreé pour une mission. Cependant, le plan ne se passe pas comme prévu, la jeune femme est démasquée, violée par tout un groupe de Yakuzas.
Sugimi arrive trop tard mais l’enquête est un succès, Sugimi est promu et abandonne Nami, rongée par les atrocités qu’elle a traversé.
Dans un accès de colère, elle s’empare d’un couteau et tente d’assassiner Sugimi sur le parvis du commissariat. Elle échoue et est envoyée en prison. Dans le silence, elle prépare son évasion, par-delà la violence quotidienne des détenues et des gardiens, elle prépare sa vengeance.
Premier film réalisé par Shunya Ito, La Femme Scorpion est aujourd’hui un véritable film culte tant par l’ouverture de cette saga populaire, reposant sur le concept du Rape And Revenge, que sur sa lecture du monde, ses hommes-monstres, créateurs de femmes vengeresses.
La Femme Scorpion est une œuvre également centrale dans la culture japonaise de l’époque avec la révélation Meiko Kaji, interprète principale, et chanteuse du morceau Urami Bushi, ayant connu une renaissance internationale il y a quelques années après que la chanson ait été utilisée dans le diptyque de Quentin Tarantino, Kill Bill.
Ce premier opus pose les bases des trois films à venir, plus particulièrement des deux suivants, définissant le personnage de Nami, vengeresse quasi-muette, et son douloureux parcours jusqu’à la libération de l’esprit, mais rarement du corps.
Ce qui fait la force de ce premier film est la grille de lecture de la société japonaise qu’elle propose avec ces hommes usant des femmes comme d’outils, et où au moindre signe de révolte, envoient ses dernières derrière les barreaux afin de continuer dans l’impunité leurs existences, leurs carrières, jouant avec l’incrédulité des femmes, incrédulité inculquée par la société.
La Femme-Scorpion bien qu’abordant de nombreuses problématiques sociétales et humaines, construisant un personnage pour le moins charismatique, parvient avec difficulté à trouver sa dynamique, avec une rythmique assez inégale.
Le film atteint parfois des sommets, comme la scène de combats entre détenues extrêmement stylisée, mais ne parvient pas à nourrir suffisamment le récit pour capter entièrement notre attention, s’enfermant dans des schémas caricaturaux.
Une proposition qui en une trentaine de minutes aurait pu ouvrir le second volet de la saga et devenir un film-monstre. Reste que ce premier film de Shunya Ito installe tant une grammaire de cinéma qu’un personnage extrêmement intrigant qui touchera la grâce dans sa suite : Elle S’Appelait Scorpion.

Elle S’Appelait Scorpion réalisé par Shunya Ito (1972)
Nami, désormais connue sous le nom de Scorpion est retournée en prison, la vengeance accomplie. Pour avoir fui, elle est enfermée durant un an en isolement, attachée à une barre, privée de tout mouvement. A l’occasion de la venue du ministre dans les locaux, et la promotion du chef de la prison, qui en veut personnellement à la jeune femme pour les révoltes du film précédent, Scorpion est sortie de son caveau.
Durant un moment d’inattention elle tente de crever le dernier œil valide du promu à en devenir.
Une révolte éclate, le ministre est agressé, une punition collective est infligée.
Sur le chemin des travaux forcés, Scorpion et plusieurs détenues s’échappent. Dans les montagnes, au cœur d’un village abandonné, elles abattent des chiens pour se nourrir, une vieille femme les maudit. La cavale débute, à leurs trousses la police et une obscure promesse de mort.
Deuxième film de la saga La Femme Scorpion, Elle S’Appelait Scorpion est le film le plus exaltant de la saga mais aussi le plus inspiré visuellement faisant pénétrer le surnaturel et les dimensions extra-sensorielles.
Une cavale qui au-delà de révéler bon nombre de séquences cultes et de mises en scènes hallucinées continue son parcours d’analyse de la condition des femmes-outils du Japon moderne.
Au fur et à mesure des jours à traverser les forêts, des nuits à partager leurs souvenirs de leurs vies passées, se dessine un constat univoque. Toutes ces femmes ont été poussées au crime par un homme les ayant traitées non pas comme des êtres humains mais comme des dus, des marchandises interchangeables, machines à enfanter, machines à manipuler.
Le discours est bien plus corrosif que lors du premier film, ici Shunya Ito plonge les bras dans ce merdier monde d’hommes déviants, qui tiennent tout un pays, qui triturent les lois pour toujours plus asservir, soumettre.
Elle S’Appelait Scorpion est bien plus qu’un simple Rape And Revenge. Il s’agit d’un brûlot qui regarde toute une société de manipulation, de soumission, où le sexe fort se trouve enfin devant sa réalité celui d’un sexe puant, bon à annihiler.
Un immense film où Meiko Kaji hypnotise nos rétines. Une œuvre qui grave des images d’une puissance transcendantale au fin fond de nos esprits. Dingue.

La Tanière De La Bête réalisé par Shunya Ito (1973)
Scorpion vit dans l’ombre des immeubles, recherchée mais fantomatique, elle parcourt la rue de manière souterraine, entre le métro et la nuit. Après quelques péripéties, Scorpion rencontre une jeune femme, prostituée vivant dans un quartier sordide, qui décide lui venir en aide, lui apporter un toit pour dormir. Scorpion reprend des forces, jusqu’à ce qu’un jeune homme la reconnaisse et face du chantage sexuel, en se défendant, elle attire l’attention des Yakuzas, où règne la terrible femme du chef du gang, ancienne détenue ayant eu des des déconvenues avec notre héroïne.
Troisième volet de La Femme Scorpion, dernier film réalisé par Shunya Ito pour la saga, La Tanière De La Bête joue sur un échiquier de vengeance, travaille plusieurs mouvements en simultané et développe une dimension présente par le passé mais qui jusque là n’approfondissait pas la question, celle de la jalousie, de la convoitise entre femmes.
Qu’il s’agisse de son amie prostituée ou bien de la femme du leader des Yakuzas, le cinéaste observe la peur, celle d’être destituée du peu de liberté obtenue, du peu de propriété atteint, de se faire voler la place, retrouver la fange, poussant aux pires agissements, dépassant la violence primaire masculine.
La manière dont le cinéaste traite le sujet est assez intrigante, les atmosphères changent, la cruauté, bien qu’omniprésente, est bien moins frontale et le plan de Scorpion est bien plus étudié car, ici, elle doit faire d’une pierre trois coups, son ami, sa « rivale » d’autrefois et le chef de la police. Une dynamique que Shunya Ito ne parvient pas à maîtriser totalement et s’embourbe malgré une jouissive mais extrêmement confuse clôture. Tout arrive très vite, sans vraiment organiser le propos, et on se trouve rapidement à se désintéresser du spectacle, bien que les idées fourmillent et ont un potentiel réel.
La Tanière De La Bête tente de prendre son envol, complexifie le récit, intrigue profondément, mais n’arrive pas à contenir son cheminement narratif se sabordant durant ses derniers instants.
Au-delà du récit, ayant du mal à tenir la route, La Tanière De La Bête reste une puissante trempe dans les relations humaines, autour d’un patriarcat à la violence inouïe et de femmes s’entretuant pour saisir les miettes, s’écrasant mutuellement, s’asservissant pour le compte d’hommes méprisants et méprisables.
La société s’effondre, Scorpion, appliquant les préceptes d’un monde monstre, l’alimente, dans un déchaînement de violence, non plus pour le dépasser, mais simplement pour survivre.

Mélodie De La Rancune réalisé par Yasuara Hasebe (1973)
Ce qui est particulièrement surprenant avec la saga La Femme Scorpion, c’est sa productivité, quatre films en tout juste deux ans, un concept, celui du Rape And Revenge, une idée, celle de montrer le processus suivi par les hommes pour transformer les femmes en monstre, à force de maltraitance, de déshumanisation.
Hasebe pour ce nouveau chapitre continue à suivre l’incessante cavale de Scorpion et la pousse droit dans les bras de l’amour, celui d’un homme. Le cinéaste travaille ainsi la difficile reconquête d’humanité de notre héroïne, la difficile reconquête de Nami endormi sous l’apparence de Scorpion.
De la sorte, ce quatrième film, tentant maladroitement de donner une nouvelle dynamique à l’œuvre, touche une réalité, tous les hommes ne sont pas monstres mais la société les pousse, sous forme de dilemmes, à agir comme tel. Ce qui aurait pu se révéler être un très beau travail tout en nuancier, devient un vulgaire prétexte à la violence, visitant un nouveau pénitencier, tenu par des femmes, et plongeant le monde entier dans des ténèbres sans variations, dans une nuit sans fin.
La première partie de Mélodie De La Rancune apportait un nouveau souffle que nous nous empressions de découvrir, qui, cependant, a très rapidement plongé sur la bordure, celle des acquis de la saga pour finalement s’empêtrer dans une sombre redite, une triste voie pour le dernier voyage de Meiko Kaji en Scorpion, mais un amusant voyage de cinéma d’exploitation, fort heureusement pour elle, une nouvelle aventure l’attendait : Lady Snowblood.

La Nouvelle Femme Scorpion : Prisonnière 701 réalisé par Yutaka Kohira
Oublions tout et recommençons.
Nami Matsushima est une jeune femme épanouie, amoureuse de son compagnon, et profitant d’une existence pour la moins sereine. Cependant, elle assiste à l’enlèvement de sa sœur, secrétaire du député Miura, et découvre chez elle une cassette qui pourrait faire s’écrouler le gouvernement tout entier avec une sombre affaire de corruption. La sœur de Nami est cachée et réduite au rang d’objet sexuel pour piéger les partis de l’opposition. Nami, quant à elle, cherche désespérément son aînée. Dès lors que Miura découvre l’existence de la cassette il organise une fausse scène de crime mettant en scène le meurtre de la sœur de Nami par Nami elle-même. Son amant lui tourne le dos, préférant la fortune à la vérité, se marie à la fille du député. Nami est envoyée en prison, humiliée au quotidien, tant par les gardiens que les détenues, l’objectif étant de la pousser au suicide. Muette, elle se forge une carapace, dépasse les atrocités et planifie sa vengeance. Scorpion naît.
Faisant table rase de la saga menée par Meiko Kaji, ce premier chapitre de La Nouvelle Femme Scorpion, reprend les grandes lignes du premier film et s’ouvre à des champs bien plus politiques que sociétaux. La proposition dépasse le quotidien de l’héroïne et travaille les chaînes de pouvoir, de domination et soumission. Du député au chef de la prison, en passant par les gardiens jusqu’aux détenues privilégiés, tout un monde semble ne survivre qu’à travers l’écrasement de la strate de pouvoir qui lui est inférieur. Ici, Kohira fait graviter le récit autour du siège du pouvoir et s’amuse à faire vaciller, à travers l’histoire de Nami se transformant jour après jour en Scorpion, tout un équilibre étatique reposant sur le vice et la corruption. En écrasant Scorpion et en analysant de manière incorrecte sa place dans la chaîne, la stigmatisant en tant que victime, elle se transforme en bourreau vengeresse et envoie valser toute une hiérarchie puante de sévices, fait s’écrouler tout un monde crapuleux. La mise en scène est assez intéressante dans son observation des mouvements de pouvoir, de leurs fragilités, derrière l’artifice de la violence, et des variations du monde lorsqu’un individu décide d’aller à l’encontre du flux.
Le cinéaste tente d’agrandir la focale et regarder bien plus loin que les agissements des hommes sur les femmes, il compile les quatre premiers films pour apporter une rythmique implacable aux rebondissement multiples, bien que parfois assez hasardeux, mais avec un goût certain pour le divertissement et les péripéties. Sans être un incontournable du cinéma nippon, avec une actrice principale, Yumi Takigawa, fébrile dans l’interprétation, ce nouveau chapitre et nouveau souffle est une très bonne tranche de cinéma d’exploitation, allant bien au-delà des attentes.
Car effectivement, nous nous attendions au gouffre…

La Nouvelle Femme Scorpion : Cachot X réalisé par Yutaka Kohira
Scorpion est de retour en prison. Ses gardiens tout comme les détenues débordent d’imagination et d’idées pour faire souffrir la belle. Néanmoins, un des surveillants prend son parti, sanctionné puis enchaîné à la jeune femme, un plan s’échafaude pour fuir.
Yutaka Kohira poursuit les aventures de son reboot, continue la réécriture de La Femme Scorpion, avec le projet La Nouvelle Femme Scorpion, mais ce second film est un véritable naufrage. Tout d’abord le lien entre le film précédent et celui-ci ne tient plus. Certains personnages ont changé de noms, le récit n’a presque aucun lien et pire que tout l’actrice a encore changé. De Meiko Kaji à Yumi Takagawa, le chemin était conséquent mais la dynamique du film et le charisme moindre de l’actrice faisait flotter le navire. Ici, nous découvrons le néant de Yoko Natsuki, sans talent, sans charme et surtout sans convictions.
Alors ce Cachot X renferme effectivement les sévices les plus ingénieux de la saga, et surtout les plus nombreux, mais nous n’en avons que faire tant le tout relève du sabotage, tant le tout n’a pour objectif que de surfer sur la franchise pour appâter le badaud et remplir les poches de la Toei. De l’inexistence du récit au sacrifice des valeurs de la saga en passant par un jeu d’acteurs insignifiant, consternant, ce dernier film de la franchise pour les années 70 est une amère déconvenue.
II) Les caractéristiques techniques des éditions Blu-Ray
Ce coffret, dépassant de loin le format imposant des éditions de la trilogie Majin ou bien celle de Maniac, est un sacré monolithe au cœur de la collection Le Chat Qui Fume, avec un disque par film et le sentiment d’avoir l’un des plus beaux objets cinéphiles de l’année entre les mains.
Image :
Concernant l’époque Meiko Kaji allant de La Femme Scorpion à Mélodie De La Rancune, le master proposé n’est pas tout à fait à la hauteur de nos attentes.
Nous avons alors retourné internet, à la recherche de chroniques venant d’autres pays, pour connaître la qualité des propositions qu’Arrow avait pu faire. Et l’éditeur outre-atlantique ne s’en cache pas, les copies proposées par la Toei viennent de restaurations sur base de matériaux usés, une situation semble-t-il assez récurrente du côté du studio japonais. De ce fait, et face aux imperfections, sachez que vous n’aurez certainement pas mieux que les éditions actuelles, n’attendez pas forcément une ressortie 4K, dans un futur imaginaire, car le coffre fort Toei ne semble pas être le coffre fort Nikkatsu et la rancoeur du temps semble avoir dépassé les coffrages et les filigranes. Le meilleur matériel pour la saga de La Femme Sorpion est face à vous.
Parmi les quatre films, La Femme Scorpion est celui qui s’en sort le mieux, mais le constat est assez similaire sur les quatre premiers titres, proche des captures Arrow que nous avons pu dégoter.
Le grain y est fortement appuyé et n’est pas présent dans les mêmes densités à travers le cadre donnant des impressions de vagues et d’instabilité dans la définition. Les films atteignent la HD, certes, mais avec de véritables saturations qui ne viennent pas que porter atteinte au niveau de détails, mais aussi à la colorimétrie tirant vers le bleu et un étalonnage assez approximatif. On se demande de quelle source un tel master peu bien provenir, et il semble en tout cas peu probable que cela provienne du négatif original.
Les couleurs tranchantes, telles que le rouge, ou encore les tonalités orangées, permettent néanmoins quelques belles contrebalances, on pense alors aux environnements automnaux de Elle S’Appelait Scorpion.
Concernant le cinquième opus de la saga, ainsi que le sixième volet, le constat est meilleur, sans pour autant atteindre les sommets, la proposition est plutôt stable, pas de grandes profondeurs, mais un transfert correct, avec un grain contrôlé et un caractère uniforme. L’étalonnage est réussi, ne tirant pas vers les bleus comme pour les quatre premiers films et offrant un piqué mieux défini, plus précis.
Son :
Contrairement à l’image plutôt instable et à ses fluctuations, les pistes sonores proposées toutes en VOST, sont plutôt bien calibrées, ne saturant que peu, le film ayant déjà 50 ans, et les différentes strates de fréquences ne se cannibalisent à aucun moment. Sans atteindre des sommets, les masters sons présents dans le coffret sont de bonne facture.
Suppléments :
Le Chat Qui Fume frappe un très grand coup en convoquant une Trinité d’invités implacables à savoir, Rauger, Sévéon et Beddiar, que nous adorons tout simplement ainsi qu’une découverte curieuse le montage expérimental de Yves Montmayeur.
• MELODY KAJI réalisé par Yves Montmayeur (24mn) :
Véritable objet intrigant, la création d’Yves Montmayeur entre images sur scène, documents d’archives et expérimentations visuelles, tisse le portrait de Meiko dans ses latéralités, définissant Kaji à travers un voyage des sens. Hypnotique.
• MEIKO par Clément Rauger (1h11) :
Bon, à la simple mention de nom de Clement Rauger, et face au cinéma d’exploitation, nous savions déjà que nous allions rencontrer un sommet de détails, d’anecdotes, d’aventures secrètes et de chemins dérobés pour saisir toute la grandeur, la beauté et la complexité de Meiko Kaji tout comme des personnages qu’elle a incarné. Nous ne nous sommes pas trompés, et salivons encore devant ce contenu ahurissant.
• SHUN’YA ITO par Julien Sévéon (41mn) :
L’auteur de l’ouvrage fleuve sur la catégorie III, du monument autour de George Romero et du monolithe Massacre A La Tronçonneuse, Une Odyssée Horrifique, ouvre son temple du savoir et nous guide de façon très détaillée, et passionnée, à travers toute la carrière de Shun’ya Ito et sa place dans le cinéma nippon.
Un supplément fascinant, où l’on se demande bien comment Sévéon peut-il engranger tant de savoirs, et ce, jusque dans les moindres détails. Fou.
• LES SECONDS COUTEAUX par Fathi Beddiar (35 mn) :
Fathi Beddiar, certainement notre intervenant préféré en France, de par sa décontraction, comme si l’on prenait une bière en terrasse entre amis, nous apporte un savoir foisonnant sans jamais tomber dans la démonstration ou la révélation sous forme de catalogue des savoirs.
Ici, il revient sur les personnages secondaires du film, ceux dont les frimousses se rappellent à nous, mais dont le souvenir s’est effiloché, les réintégrant dans toute une industrie de l’exploitation japonaise, traçant une multitude de chemins, ouvrant une infinité de couloirs, de films.
Nous écoutons, éberlués, Beddiar nous berce des récits passés, nous poussant à rouvrir les malles et s’engouffrer de nouveau sur les terres du pays au Soleil Levant.
• FILMS ANNONCES

Avis général :
Le Chat Qui Fume vient de pondre une sortie monstre, qui aura hanté nos nuits, aura prolongé nos insomnies pour arriver à pondre cet article tout aussi pachydermique que l’est cette édition.
Nous désespérions un jour trouver un tel intégral de la saga par chez nous, dépassant même la partie Meiko Kaji, et intégrant les films de Yutaka Kohira, lecture bis frontale des quatre premiers films.
Assez inégal, cet étrange voyage vengeur est une référence à avoir et un véritable plaisir cinéphile, un régal cinéphage.
Pour cette édition, Le Chat Qui Fume a dû faire avec les restaurations de la Toei, proches de celles qu’Arrow avait pu sortir, avec une image fluctuante, certainement dû à une mauvaise condition de conservation des éléments permettant la restauration et il semble difficile de croire que nous pourrions dégoter mieux à l’avenir si le matériel d’origine est affecté.
Reste que nous sommes bel et bien face à un transfert HD, dépassant allègrement les formats précédents, et offrant un certain confort de visionnage.
L’excellence est atteinte par les suppléments concoctés par l’éditeur, invitant pas moins que nos intervenants favoris Beddiar, Rauger, Sévéon. Hallucinant !
Un incontournable, un sommet éditorial pour cette année 2023.
Pour découvrir la saga La Femme Scorpion :
https://lechatquifume.myshopify.com/products/integrale-scorpion


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