Synopsis : Cinq années ont passé depuis que Terrence « Terry » Chandler et son ami Glen ont provoqué l’ouverture accidentelle de la « fissure » qui avait libéré des forces démoniaques. Depuis, Glen et sa famille sont partis. Quant à Terry, sa mère est décédée et son père a sombré dans l’alcoolisme. Inconsolable, le jeune homme se sent de plus en plus attiré par le portail maléfique et les pouvoirs qu’il renferme. Il se rend alors dans l’ancienne maison de Glen, laissée à l’abandon, bientôt rejoint par trois autres adolescents. Le quatuor entame alors un rituel dans le but d’invoquer un démon.
| Réalisateur : Tibor Takàcs |
| Acteurs : Louis Tripp, James Villemaire, Elva Mai Hoover |
| Genre : Horreur |
| Pays : Etats-Unis |
| Durée : 93 minutes |
| Date de sortie : 1990 (salles) / octobre 2023 (Blu-Ray) |
3 ans après la sortie Blu-Ray de The Gate réalisé par Tibor Takacs, Le Chat Qui Fume replonge et offre enfin la suite de cet incontournable des années 80.
La sortie n’intègre cependant pas la collection digipack et trouve sa place directement dans les sorties Scanavo. Une arrivée que nous attendions du côté de Kino Wombat avec impatience, tout comme nous patientons toujours pour l’arrivée d’un Waxwork 2.
De notre côté The Gate 2 est une découverte.
L’article autour de l’édition Blu-Ray de The Gate 2 s’organisera en deux temps :
I) La critique de The Gate 2
II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray
I) La critique de The Gate 2
Cinq ans après avoir ouvert une porte des enfers, la petite banlieue chic américaine a bien changé.
Terrence et Glen, les deux intrépides marmots ayant affronté les trolls ténébreux, et autres démons, ne sont plus si proches.
Glen a déménagé. Terry est resté, sa mère est décédée, son père est devenu alcoolique.
Seul, sans ami, il ressasse les effroyables événements, loin de la peur mais avec une attraction peu commune pour la fissure vers l’autre monde. Une onde l’appelle, l’impression de pouvoir jouer des ombres pour retrouver la lumière.
Lors d’un rituel, le jeune homme est surpris par un groupe d’adolescents, deux durs à cuire et la copine de l’un d’eux. Ils violentent Terry, ouvrent le portail sans prendre conscience des terreurs endormis. Un monstre en ressort, de petite taille. Il peut réaliser les moindres rêves, happant l’énergie humaine pour nourrir les abîmes.
La drôle de bande s’enrichit, plonge dans une névrose consumériste. Les heures passent, les trésors deviennent excréments, mais le pacte avec l’au-delà a été passé.
Les enfers se déchaînent, la chair se détache, la prophétie est en ébullition.
Dans une veine post-Amblin, quelque part entre Gremlins et Les Goonies, le diptyque The Gate tient une étrange place dans le cinéma états-uniens. Un regard désenchanté, un rêve américain suintant, un consumérisme pourrissant, une jeunesse naufragée, voici les promesses du regard de Tibor Takacs.
Bien loin des doucereuses promesses servies par l’oncle Sam, le sol se dérobe sous nos pieds, dévoilant une inquiétante réalité.
Ici, le chaos est en présence, l’atmosphère est grinçante, glaciale et les rictus qui peuvent nous échapper sont d’un agréable cynisme.

Après un très agréable premier volet, le cinéaste, originaire de Hongrie, poursuit sur sa lancée mais obscurcit son univers.
Il conserve son extraordinaire esthétique, conçue par Randall William Cook, à qui l’on doit les effets spéciaux de Ghostbusters et la trilogie Le Seigneur Des Anneaux entre autres, où le fantastique apparaît à travers d’inquiétantes maquettes et un pertinent usage du stop motion.
Il est d’ailleurs fascinant de contempler un tel niveau d’animation et d’ingéniosité.
Le travail de RWC joue un rôle majeur dans le succès de The Gate. Il s’agit d’une des raisons premières de sa traversée des décennies. L’héritage de Ray Harryhausen se fait ressentir, entre cauchemar et mirage rétinien, tous les possibles s’actionnent.
Le regard plonge, la sensation de retomber en enfance, de découvrir un nouveau monde s’esquisse.
Takacs crée l’horreur. Il sait comment saisir la rétine, la maltraiter et ouvrir le bal des monstres.
Néanmoins dans cette suite qui avait tous les éléments pour toucher à la terreur pure, avec des ressorts narratifs particulièrement intéressants, le cinéaste cède au mouvement horrifique ambiant, touchant à l’humour quitte à disloquer tout le climat en présence.
À cette époque pleine de Peter Jackson, Puppet Masters ou encore Street Thrash, le réalisateur se plie.
Il sacrifie alors sa singulière atmosphère pour toucher à l’hybridation entre cinéma 80s fantastique grand public et horreur absurde.
Un constat qui est d’autant plus navrant lorsque l’on ressent un vrai plaisir à découvrir le film et que l’on perçoit l’immense potentiel de ce dernier ainsi que son sabordage.

Le cinéaste avec sa relecture de la banlieue pavillonnaire américaine, ici damnée, touchait pleinement au mal-être adolescent qui planait durant la décennie naissante.
Dans la chambre de Terry, les posters de Motley Crue et l’album Shout Of The Devil tapissent les murs.
Le jeune homme se donne à l’occultisme pour trouver un sens à son existence. Il y a chez ce personnage tout le profil qui a donné naissance à la seconde vague de Black Métal en Norvège et les diverses horreurs, crimes qui ont suivi.
The Gate 2, en cela, est un parfait témoignage de l’époque, cette période du début 90 , où les Etats-Unis commençaient également à sentir passer le mouvement grunge.
La jeunesse se renfermait, loin du rêve malade des 80s, touchant à un véritable désespoir.
Un créneau qui aurait pu être creusé jusqu’à nous terrasser, nous meurtrir profondément et durablement, là où finalement Tibor Takacs a préféré tourné son œuvre au divertissement, à l’amusement, oubliant sa problématique en cours de route.
The Gate 2 aurait pu rejoindre le cercle peu conventionnel des suites qui dépassent l’original comme ont réussi les sagas Phantasm, Vendredi 13 et Chucky.
Tous les ingrédients étaient en présence pour la création d’une œuvre malade et torturée.
Finalement ce seconde volet, donne la part belle au travail de Randall William Cook et ensevelit progressivement le regard de son réalisateur, Tibor Takacs.
Plaisant, divertissant mais terriblement frustrant.

II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray
L’édition en présence a été désignée par Frédéric Domont, reprenant l’affiche originale, retravaillant les couleurs pour chatouiller un peu plus notre rétine. Comme toujours l’édition claque et attire le regard.
Tout en restant un simple Scanavo, Le Chat Qui Fume édite une nouvelle fois une édition que l’on aime voir dans nos collections.
Image :
Le Chat Qui Fume propose une très belle copie de The Gate 2, une copie HD de qualité inespérée.
Le niveau de détails est poussé, les textures offrent un véritable relief et les couleurs, contrastes, sont parfaitement calibrés, appuyant la résolution, révélant une profondeur de champ très agréable.
La copie est parfaitement nettoyée. Aucune griffure, ni traces du temps.
Concernant le animations en stop motion, elles sont particulièrement fluides.
Son :
Deux pistes sonores sont proposées :
Français DTS-HD MA 2.0 :
Les dynamiques sont bonnes, les balances permettent une belle compréhension et invitent au spectacle. Il ne s’agit que d’une piste 2.0 et pourtant nous sommes happés.
Reste que les doublages français sont assez limités.
Anglais DTS-HD MA 2.0 :
Piste de référence, la version anglaise est très claire, mesurée et équilibrée. Les voix, arrangements musicaux et environnements sonores cohabitent à la perfection.
Le paramétrage 2.0 est très dynamique et pousse à pleinement pénétrer le film.
Suppléments :
A l’exception d’une version 1.37 Full Frame du film en VF, permettant de voir le film avec une image agrandie mais à la qualité moindre, ainsi qu’un film annonce, l’édition est extrêmement maigre en contenu. Il s’agit alors d’observer la chance que nous avons d’avoir des copies telles que celle proposée dans l’édition.

Avis général :
The Gate 2, bien qu’ayant un sous-texte particulièrement obscure et fascinant sur la fin du rêve américain et les adolescents du début 90, n’a pas la même plume que le premier opus et n’atteint pas les sommets promis par sa première partie.
Reste que cette seconde aventure est envoûtante, et bien que certains cheminements narratifs agacent, le divertissement est total.
L’édition concoctée par Le Chat Qui Fume est exemplaire d’un point de vue technique que cela soit au niveau de l’image ou du son. On ne pouvait espérer mieux.
Cependant, au niveau des contenus additionnels, l’édition s’avère pauvre…


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