« The Nest » réalisé par Terence H. Winkless : Critique et Test Blu-Ray

Synopsis :  Après quatre années d’absence, Elizabeth Johnson retourne sur l’île de Northport, aux États-Unis. Elle y retrouve son père, Elias, qui n’est autre que le maire de l’île, ainsi que son ex petit ami, Richard Tarbell, représentant la loi en tant que shérif. Northport, d’ordinaire bien tranquille, est en proie à une série de disparitions inexpliquées de touristes et d’animaux. Alors qu’elle explore l’île, Elizabeth découvre des œufs de grande taille dans une cavité rocheuse.

Réalisateur : Terence H. Winkless
Acteurs : Robert Lansing, Lisa Langlois
Genre : Horreur
Durée : 90 minutes
Pays : Etats-Unis
Date de sortie : 1988 (salles) / avril 2024 (Blu-Ray

Avec cette nouvelle salve de titres, Le Chat Qui Fume s’élance vers des horizons que nous ne lui connaissions que peu, le cinéma d’horreur animalier.
Pour cette première embardée mêlant animaux et gigantismes mutants, l’éditeur offre une palette diversifiée se confrontant d’une part aux insectes, plus spécifiquement les cafards, avec The Nest, connu également sous le titre Voyage Au Bout De L’Horruer, puis jouera de motifs gothiques avec une horde de chiens et un loup-garou en toile de fond, par le biais d’un titre inédit en France, Monster Dog.
Deux titres inconnus de nos services et qui ont très vite attiré nos curiosités cinéphiles les plus farfelues.

Pour commencer cette expédition en terre animales, l’article en présence s’intéressera à The Nest de la manière suivante :
I) La critique de The Nest
II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray

I) La critique de The Nest

Au cœur d’une ville insulaire, les jours défilent et se ressemblent. Les voisins se connaissent depuis des décennies, les querelles politiques sont les extensions de tensions familiales, chaque individu occupe une place tout aussi centrale que stéréotypée. La vie perdure aveuglément dans un système en ruines.
La ville tourne, les jours défilent et se ressemblent.
Le temps semble figé, l’évolution arrêtée.
En pleine nature, les animaux et insectes sauvages sont nuisances régulières, dans un monde où l’homme se veut conquérant. L’intérêt pour ces êtres vivants est mineur. Leur éradication est devenu métier.
Dans les grottes, dans les profondeurs de l’île, où l’humain a cédé du terrain, une mutation est en marche, un pas qui risquerait bien de chambouler la chaîne alimentaire. Les cafards grouillent, dévorent la chair, grandissent.
Derrière l’ombre des cavernes une nouvelle espèce est en train de naître.

Terence H. Winkless, en charge de la réalisation, conçoit avec The Nest un étrange film qui tire tout autant sur l’architecture narrative de Les Dents De La Mer que sur la vague du Body-Horror, porté aux nues par David Cronenberg, quelques part entre Frissons et La Mouche.
Le cinéaste en mêlant ces univers, ces lectures du film de monstres à tendance animalier, faisant le minimum syndical en matière d’écriture de personnages, joue continuellement sur le fil pour maintenir l’attention, rassasie les regards par des entassements de cafards tous plus crasses les uns que les autres.
Les scènes se succèdent et l’intérêt pour les séquences reste assez variable, dû à la redondance, face à un film qui travaille extrêmement peu son environnement. L’attention survit grâce à d’étranges interrogations : « Comment ont-ils pu gérer autant de cafards à l’écran ? », « Ont-ils réussi à les contenir sur le plateau ? », « Des cafards ont-ils été maltraités lors du tournage ? ».

Les acteurs que l’on a pu croiser de-ci, Robert Lansing avec L’Empire Des Fourmis Géantes, de-là, Lisa Langlois dans Class 1984, ne tiennent pas la route et sont aussi crédible que le performeurs du cinéma de Bob Chinn, cinéma X 80s.
Cependant, cet abrutissement généralisé devient un curieux environnement dans lequel on s’aventure avec sourire.
Tout y est ridicule, l’horreur virant souvent à la grande bouffonnerie.

Une situation qui s’éternise et, qui par on ne sait quel coup du sort, s’extirpe de sa glaise pour devenir dans son dernier quart une surenchère gore où le cafard hybride avec le moindre être vivant à proximité. Le cabinet des curiosités et abominations en tous genres est ouvert.
James M. Navarro et Frank Ceglia, le premier oublié dans les effets spéciaux de l’ultrabis et le second travaillant aujourd’hui chez David Fincher, révèlent un travail plastique d’une belle ingéniosité dès lors qu’il est question de tordre la chair, raison principale pour laquelle The Nest est parvenu à traverser les décennies.
Les effet spéciaux dégoulinent, tâchent la pellicule, éclaboussent la rétine.

The Nest est une proposition extrêmement instable, si ce n’est mauvaise, qui pourtant réussit à survivre de par une volonté d’agresser la rétine, tant par le fourmillement des cafards que par les mutations abjectes soutenues par un duo aux effets spéciaux qui porte tout le film sur ses épaules.

II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray

Image :

Format  1.85 // 1920×1080/23,976p 

La copie HD de The Nest est d’une surprenante beauté. L’image a été parfaitement nettoyée, aucune rayure ni poussière à l’horizon.
Le processus de restauration a pris soin de conserver le grain apportant une belle profondeur au cadre. Cadre qui offre des détails très précis. Le travail autour du piqué a été mené avec un véritable savoir-faire, et précision.
En ce qui concerne les couleurs, elles sont solides, ne tirant pas vers les saturations.
A noter que les noirs ne sont pas d’une profondeur absolument, grisonnent, par-ci, par-là, rien d’handicapant, loin de là.

Note : 7.5 sur 10.

Son :

Deux pistes sonores sont proposées : Français et Anglais DTS-HD MA 2.0

Anglais DTS-HD MA 2.0 : Piste honnête sans faire de miracles, il s’agit ici d’une proposition stable, ne saturant jamais et offrant un certain confort. Cependant, il n’y aura rien de bien sensationnaliste, le chaos du fourmillement des cafards est déstabilisant, mais passionnant, et certains rebonds du film rappellent la présence de basses plutôt en retrait tout du long.
La piste fait le boulot sans rien offrir de miraculeux.

Français DTS-HD MA 2.0 : Piste non étudiée dans sa totalité, il s’agit ici d’apprécier le doublage, qui pour notre part décupler bien trop l’approche bis de la proposition.
Les voix sont décrochées du mix général et apporte un côté guignolesque qui ne nous convient pas.
Regard assez personnel.

Note : 7 sur 10.

Suppléments :

Comme souvent sur les films sortis directement en boîtier Scanavo, Le Chat Qui Fume fait impasse sur les suppléments et se contente uniquement du surprenant film-annonce, vendant un film cauchemar.
C’est ainsi.

Note : 2 sur 10.

Avis Général :

Tout aussi anecdotique que nourrissant à merveille la curiosité des amoureux de cinéma bis, si ce n’est ultra-bis, The Nest est un film profondément déséquilibré qui offre cependant quelques séquences d’anthologie, de créativité plastique qu’il serait dommage de rater. Reste qu’au-delà ses quelques séquences body-horror, le film est un désert narratif, un naufrage d’interprétation.
Ce qui est fascinant face à ce type de titres, c’est l’écart entre la qualité grotesque du film et le fin travail de restauration qui fait flamboyer des images qui aurait disparaître à jamais. C’est beau, détaillé, et particulièrement bien peaufiné sur le différentes gammes de couleur. Beau, beau, beau on vous dit.
Enfin, la déception reste grande face au manque de suppléments, les anecdotes plateaux d’un tel film auraient pu être croustillantes. Soyons néanmoins content qu’une telle oeuvre, destinée à sombrer pour l’éternité, puisse perdurer.

Pour découvrir The Nest en Blu-Ray :
https://lechatquifume.myshopify.com/products/the-nest

Laisser un commentaire

Ici, Kino Wombat

Un espace de recherche, d’exploration, d’expérimentation, du cinéma sous toutes ses formes.
Une recherche d’oeuvres oubliées, de rétines perdues et de visions nouvelles se joue.
Voyages singuliers, parfois intimes, d’autres fois outranciers, souvent vibratoires et hypnotiques.
De Terrence Malick à Lucio Fulci et Wang Bing, en passant par Jacques Rivette, Tobe Hooper, Nuri Bilge Ceylan, Agnès Varda, Lav Diaz ou encore Tsai Ming-Liang, laissez-vous porter par de nouveaux horizons, la rétine éberluée.

Let’s connect