« Le Deuxième Acte » réalisé par Quentin Dupieux : Test Blu-Ray

Synopsis : Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Cependant, David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.

Réalisateur : Quentin Dupieux
Acteurs : Léa Seydoux, Vincent Lindon, Raphaël Quenard, Louis Garrel
Genre : Comédie, Drame
Durée : 80 minutes
Pays : France
Date de sortie : 14 mai 2024 (salles) // 1 octobre 2024 (blu-ray)

La carrière de Quentin Dupieux n’a cessé de surprendre depuis son commencement.
D’un début de filmographie presque underground où les cinémas projetaient tout juste les aujourd’hui cultes SteakWrongRubber et Realité, jusqu’à la célébration récente de son cinéma.
Quentin Dupieux est parvenu à accèder à tous les festivals internationaux majeurs de Cannes, avec Le Daim et Fumer Fait Tousser, à Venise, avec Daaaali.
Le cinéaste surprend toujours, fascine ardemment, déçoit parfois, et euphorise souvent.
L’ascension fulgurante du cinéaste mène les regards en 2024 vers un nouveau sommet dans sa carrière avec la présence de Le Deuxième Acte en ouverture du 77° Festival De Cannes.

Le Deuxième Acte, après un beau parcours en salles, arrive en cette fin d’année dans nos salons en Blu-Ray et DVD.
Kino Wombat aborde ici l’édition Blu-Ray proposée par Diaphana.

Le Deuxième Acte, De la fiction névrosée aux crashs intimes

Quentin Dupieux, qui commençait à gentiment nous agacer ces derniers mois avec ses fêtes foraines abscons et verbeuses, réussit sa manœuvre et revient à l’esprit de son dernier grand film : Incroyable Mais Vrai.
L’humour côtoie la tragédie, le cinéaste écartèle, opère, met à mort et autopsie tout un monde, dans le cas présent il s’en prend directement à l’hypocrisie de l’industrie cinématographique face au naufrage humain mondial contemporain.
Il prolonge l’idée du coulisse de nos existences et déconstruit le réel à travers le plateau de tournage.
Le réalisateur pousse à la schizophrénie ses personnages entre leurs espaces de vies intimes et leurs métiers d’acteurs.

Face à la rétine, un ballet hypnotique se joue, tout en distorsions, en fausses pistes et arythmies.
La mise en scène et minutieuse, savamment orchestrée, de la capture du cadre jusqu’aux textes foudroyants.
Les caméras ne coupent jamais et il devient difficile de discerner tant les acteurs que leurs alter-egos.
De Christian à Willy il n’y a qu’un pas.
Le ton est grinçant et ose aborder des sujets de société tous plus délicats et urgents les uns que les autres, de l’identité sexuelle aux gaps générationnels en passant par les écarts de classe et les idéologies politiques vaseuses. Le cinéaste pique avec acidité, ne tranche pas entièrement et garde ainsi la juste distance pour ne pas sombrer dans le scandale, ce que nous aurions pourtant trouvé réjouissant. Le Deuxième Acte est coquin, espiègle, mais jamais irrévérencieux
Dupieux soulève le tapis rouge et révèle la misère des tournages. Les bouts de ficelles, les contrechamps, figurants et techniciens prennent places et revendiquent leurs droits à exister. Où va le cinéma ? Qu’est-ce que créer à l’ère des IA ?

Critique complète par ici : Le Deuxième Acte // Critique complète // Kino Wombat

Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray :

Image :

1080p AVC // 16/9 – 1.95:1

Rien à redire, le rendu est exemplaire.
Diaphana propose un master extrêmement précis et plein de panache.
La colorimétrie du film aux tonalités grisonnantes est restituée dans toutes ses nuances et sait mettre en avant les pics de couleurs qui dynamisent le cadre.
Le piqué est redoutable et permet de très agréables reliefs et profondeurs.
Lors de l’échange le long du rail, on ressent l’ampleur du trajet, et le chemin parcouru avec un petit vertige.
Les contrastes qui soutiennent la colorimétrie sont également indéboulonnables avec des noirs particulièrement profonds.

Note : 10 sur 10.

Son :

Dts-HD MA 5.1 & 2.0 Français

Pour notre part, nous sommes restés cantonnés à l’expérience 5.1 qui offre un très beau rendu à l’expérience qu’est Le Deuxième Acte.
Plus sobre que certains autres films de Dupieux, la restitution sonore ne démérite pourtant pas.
Les voix sont mises en avant, appuyant les motifs théatraux, permettant de capturer des dialogues assez chargées. Ces derniers sont très claires et il est possible de discerner le moindre bruit d’articulation.
Pour le autres lignes fréquentielles, qu’il s’agisse de l’ambiance sonore ou de la bande sonore, un travail assez fin et discret est proposé avec les surrounds.
De plus la scène frontale trouve le juste équilibre pour ne jamais étouffer le voix ou les atmosphères.
Un beau voyage.

Note : 7.5 sur 10.

Suppléments :

Comme souvent du côté de Diaphana, les suppléments sont maigres.
Nous aimerions tellement continuer à nous perdre dans cette folie, dans ce tournage, dans ce tourbillon Dupieux qui a su nous toucher…

Au programme :

  • « Making of de Coco » (5’24”) : Un supplément Dupiesque ! Une enfant saisit le tournage et propose son making of. Une petite réussite.
  • Bande-annonce (1’14”)

Note : 3 sur 10.

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Un espace de recherche, d’exploration, d’expérimentation, du cinéma sous toutes ses formes.
Une recherche d’oeuvres oubliées, de rétines perdues et de visions nouvelles se joue.
Voyages singuliers, parfois intimes, d’autres fois outranciers, souvent vibratoires et hypnotiques.
De Terrence Malick à Lucio Fulci et Wang Bing, en passant par Jacques Rivette, Tobe Hooper, Nuri Bilge Ceylan, Agnès Varda, Lav Diaz ou encore Tsai Ming-Liang, laissez-vous porter par de nouveaux horizons, la rétine éberluée.

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