Synopsis : Au début des années 1980, dans la province de l’Aquila en Italie – La famille Aguilar, demeurant dans un château fort surplombant une colline, est en deuil.
Maria, la mère de famille, vient de succomber à une mystérieuse maladie, au grand désespoir de son mari Antonio, de sa fille Miria et de son beau-frère Ignazio, muet et paraplégique.
Très vite, d’étranges événements surviennent dans la demeure, affectant aussi bien la famille que les autres habitants des lieux : Isidro, le domestique, et Sol, une religieuse. Il semblerait que le corps de Maria ait été possédé par une force qui n’en a pas encore fini. Et, en effet, les événements qui vont suivre sont indéniables : Satan l’habite !

| Réalisateur : Mario Bianchi |
| Acteurs : Jaqueline Dupré, Mariangela Giordano, Aldo Sanbrell |
| Genre : Horreur, Erotique |
| Durée : 74 minutes |
| Année : 1983 // Juillet 2024 (Inédit en Blu-Ray) |
| Pays : Italie |
Depuis quelques années, Le Chat Qui Fume a convenablement ratissé le paysage cinématographique italien en matière de cinéma d’exploitation.
Beaucoup de cinéastes incontournables, de films cultes sont venus éclabousser nos rétines.
Aujourd’hui, alors que certaines filmographies se complètent, l’éditeur français s’embarque en direction d’un cinéaste obscur, presque oublié lorgnant sur le bis, si ce n’est même l’ultra-bis : Mario Bianchi.
En cette d’année 2024, Le Chat Qui Fume aura exhumé deux titres du réalisateur italien : L’Enfant De Satan et Provincia Violenta.
Nous nous pencherons ici sur le cas de L’Enfant De Satan, film encore inédit sur le territoire français.

L’Enfant De Satan, ultra-bis occulte à tendance hypnotique
Au coeur d’une famille bourgeoise, isolée dans une ancienne forteresse, L’Enfant de Satan suit le délitement rance et progressif d’une maisonnée suite au décès de la mère, pilier qui maintenait une bâtisse rongée par le temps, les remontrances mutuelles et les vices cachés.
La proposition est un instable jeu de piste entre film de possession, récit de vengeance et petits secrets en famille.
Mario Bianchi structure une galerie de personnages, qui n’existent que pour maintenir un semblant de récit. Ces derniers détiennent tous une part du mystère, une part de la fresque conduisant aux ailleurs surnaturels damnés.
Dans cette balade obscure, entre occultisme et vengeance, le cinéaste qui a donc peu de choses à raconter parvient cependant avec surprise à ne jamais perdre l’attention du spectateur.

S’inscrivant dans un geste assez proche de Jess Franco, on assiste ici à un art du balancier, à un divertissement rétinien suffisamment enivrant pour en oublier le néant qui se pâme devant nos mirettes.
Horreur cryptique, personnages caricaturaux, érotisme et rituels, sous couvert d’une lutte des classes au cœur de la maisonnée, du père de famille au domestique, particulièrement abscon.
L’Enfant De Satan est un sale gosse stupide, un garnement qui ne laisse pas le temps de se reposer, et surtout pas le temps de s’ennuyer.
Une grande partie de l’illusion se joue du côté d’un accompagnement instrumental psychédélique entêtant et d’un geste désargenté mais charmant dans la photographie des rares scènes horrifiques et des nombreuses séquences érotiques, où le réalisateur est rattrapé in extremis par Franco Villa et Angelo Iannutti, directeurs de la photographie, qui conçoivent d’étranges images artisanales brutes, complètement fauchées mais obsédantes.
Dans ces séquences, on oublie la narration sporadique, les personnages-mirages.
L’’expérience de l’ultra bis tend les bras, sous de charmants apparats.
Un vrai petit plaisir de bisseux assurément.

Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray
L’Enfant De Satan arrive directement par la case de la collection Scanavo.
Le graphiste historique de l’éditeur, Frédéric Domont, soigne une nouvelle fois le visuel en reprenant l’affiche originale du film.
Image :
Format 1.66 d’origine // 1920×1080/24p
Le master HD que propose Le Chat Qui Fume se tient et parvient à offrir quelques belles séquences, avec un grain cependant très marqué.
Le cadre est stable et la pellicule a eu droit à un beau nettoyage, lorsque l’on compare avec d’anciennes captures du DVD sorti chez Shameless en 2010.
Des griffures, marques et pocs subsistent mais ne viennent en aucun cas entacher l’expérience, au contraire ces détails apportent un léger caractère cryptique.
Les séquences de nuit affichent des saturations dans les noirs.
Le travail autour des couleurs est très soutenu avec de belles saturations sur les nuances les plus vives.
Le niveau de détails quant à lui est convenable mais manque de robustesse pour afficher plus de profondeur.

Son :
Italien en DTS-HD MA 2.0
La piste en présence est assez timide.
Le mix général manque en profondeur, les voix sont appuyées et l’accompagnement musical est parfaitement entêtant.
Aucune saturation, souffle, ni grésillement.
Le rendu est correct.

Suppléments :
Contrairement à certaines sorties de la gamme Scanavo de l’éditeur, L’Enfant De Satan ne se trouve pas dépourvu de contenu et possède un unique supplément qui convient amplement pour soutenir ce petit film généreux qu’est la proposition de Mario Bianchi :
- La jeune fille et le diable (avec Mario Bianchi (réalisateur), Mariangela Giordano (actrice) et Franco Villa (chef opérateur)) (27mn) : Retour sur l’histoire du film, de la naissance du projet susurré par le producteur au cinéaste à la rencontre des actrices, et des souvenirs de tournage éparses mais touchants.


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