« La Musique, c’est la vie ».
Michel Legrand entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans et s’impose très vite comme un surdoué. 3 Oscars et 75 ans plus tard, il se produit pour la première fois à la Philharmonie de Paris devant un public conquis. De la chanson jusqu’au Cinéma, ce véritable virtuose n’a jamais cessé de repousser les frontières de son art, collaborant avec des légendes comme Miles Davis, Jacques Demy, Charles Aznavour, Barbra Streisand ou encore Natalie Dessay. Son énergie infinie en fait l’un des compositeurs les plus acclamés du siècle, dont les mélodies flamboyantes continuent de nous enchanter.

| Réalisaeur : David Hertzog Dessites |
| Genre : Documentaire |
| Durée : 109 minutes |
| Date de Sortie : 4 décembre 2024 (salles) 11 avril 2025 (Blu-Ray) |
Sans y prêter attention, l’an dernier, en plein été sur la Côte D’azur, je me rendais au cinéma plein-air de ma ville, Beaulieu-Sur-Mer.
Au programme un certain Il Etait Une Fois Michel Legrand, documentaire hommage à l’un des plus grands compositeurs du septième art, présenté par son réalisateur, David Hertzog Dessites.
Face à nos mirettes, se jouait alors un montage croisant archives et images saisies par le cinéaste durant les dernières années de Legrand.
Résultat, une proposition imparfaite, certes, mais profondément touchante, émouvante, l’oeuvre d’un homme qui a été porté de sa naissance jusqu’à la présentation du film à Cannes par les mélodies de Michel Legrand.
Aujourd’hui, retour sur l’édition Blu-Ray dudit documentaire, édité par Blaq Out.

Il Etait Michel Legrand, histoire(s) d’un titan
Bien que cela puisse paraître troublant, les grands compositeurs du septième art ayant contribué à l’éclat, au souffle, à la fougue, aux larmes et à l’émerveillement, face aux images mouvantes devenues émouvantes, ont rarement eu leurs noms sur les devants des salles, pour conter leurs existences, que cela soit sous forme de fiction ou bien de documentaire.
Il y a quelques années de cela, nous pouvions découvrir l’extraordinaire travail réalisé autour d’Ennio Morricone, mais en dehors de ce nom phare, de cette réalisation, rien ne semblait éclairer la voie pour d’autres grands noms tels que Michel Legrand ou encore François De Roubaix, par exemple.
Et pourtant, c’est dans l’esprit passionné et déterminé d’un certain David Hertzog Dessites que le projet fou est né : rencontrer Michel Legrand et offrir au monde un documentaire fourmillant de vie et de mélodies sur la vie de celui qui fit s’émouvoir Cherbourg, Rochefort, la France, Hollywood et tous nos coeurs cinéphiles.
L’odyssée documentaire en présence, en compagnie de Michel Legrand, a débuté quelques mois avant que le maestro ne vienne à disparaître.
Hertzog Dessites avec son « Il Etait Une Fois », invite à la magie, aux ailleurs rêvés, aux résonances intimes et poétiques, au conte. L’échappée conduit ainsi de l’enfance de Michel Legrand, son accès au conservatoire de Paris à 11 ans sous l’occupation, jusqu’à ses derniers jours face au public, face à la portée, dans un Philarmonie entre larmes et transes.
Dans cet étau d’une vie, une course contre la mort, se dessine une âme fascinante au caractère parfois dur et aux élans d’amour saisissants, un colosse créatif aux deux visages, tout comme sa musique entre froideur académique du conservatoire et chaudes improvisations jazz.

Le documentaire structure la vie du cinéaste par le biais de plusieurs formats entre images de films, archives nationales, archives privées appartenant aux héritiers de Michel Legrand, témoignages et séquences capturées lors des derniers mois d’activité du maître, enivré par la composition fantomatique pour la résurrection du film inachevé d’Orson Welles, De L’Autre Côté Du Vent, et son dernier concert.
Dans ces enchevêtrements de matériaux, parfois inédits, David Hertzog Dessites touche à la fois à l’intime et à la fresque, à l’individu et à la légende.
C’est à la fois toute la réussite de cette réalisation, au regard tendre et intime, mais également son impasse dans cette entêtante formule qui pousse à refermer le regard, à recentrer, à compléter les deux visages d’un même homme plutôt qu’à ouvrir, s’élancer éperdument dans l’ingénierie de ses songes.
Le cinéaste se jette à corps perdu dans cette immensité qu’est la vie de Michel Legrand, souhaitant tout saisir face à un cosmos dont l’horizon paraît difficilement canalisable.
Deux documentaires se juxtaposent celui débordant de contenu, tirant nos larmes durant le beau chapitre Demy, Varda et la Nouvelle Vague, et celui de l’observation, de l’envoûtement, autour d’un individu extraordinaire, ses rituels et ses mystères.
La matière dans le corps du documentaire tend à se formaliser, à balancer en direction d’un certain académisme, loin de la dynamique intime de Legrand qui ne cesse de crier son anticonformisme, sa fougue d’éternel enfant.
Une force qui se trouve pourtant dès lors que l’on observe le compositeur dans son quotidien, dans sa manière d’écrire, de penser, d’imaginer, de se battre contre un corps vieillissant, renfermant l’âme d’une jeunesse que rien ne peut arrêter.
Il Etait Une Fois Michel Legrand est tout aussi touchant que frustrant, magnétique qu’académique.
David Hertzog Dessites fournit ici un travail monstrueux qui se trouve aller dans de nombreuses directions narratives sans jamais pleinement les embrasser, quelque part entre fresque morcelée et rencontre intime d’un compositeur de génie.
Le contenu foisonne, les archives fascinent, et même si nous aimons être tatillons, râler, avouons-le, il faut reconnaître que le cinéaste acte ici un documentaire de référence, un document d’une intensité singulière tant il parvient durant des séquences suspendues à capturer les dernières pensées, les ultimes gestes, créations, souffles d’un titan : Michel Legrand.
La critique complète : https://kinowombat.com/2024/08/28/il-etait-une-fois-michel-legrand-realise-par-david-hertzog-dessites-critique/

Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray
L’édition de Il Etait Une Fois Michel Legrand a connu de nombreuses variantes éditoriales, allant du coffret plein à craquer de suppléments jusqu’à l’édition simple DVD.
De notre côté, Blaq Out, par le biais de son distributeur Arcadès, nous a fait part de l’édition Blu-Ray, boîtier amaray et fourreau cartonné. Simple et efficace.
Image :
Bien que constituée de différents types d’images, allant d’archives 8mm à des captations live modernes, le master en présence réussit à travailler une certaine uniformité dans la qualité du rendu avec de beaux traitements tant pour l’argentique que la numérique dernier cri.
Blaq Out restitue d’une bien belle manière cette fresque, tirant le meilleur de matériaux parfois altérés, ou de restaurations parfois datées.
Une voie pour longer la vie de Michel Legrand à travers le temps où chaque variation de l’image, en fonction des caméras utilisées et des conditions de captation, allant des plateaux TV à la scène, des ateliers à l’intimité du domicile, offrent la possibilité de saisir la longue et fascinante voie tracée par Michel Legrand. Une petite réussite.
Son :
Français 5.1 & 2.0 DTS-HD Master Audio
Nous nous sommes uniquement tournés vers la piste 5.1, qui délivre de belles performances dans la restitution du geste Michel Legrand.
Les morceaux emportent le regard spectateur et se superposent parfaitement aux images, ouvrant une dimension immersive intéressante.
De plus, les séquences tournées en compagnie du compositeur lors de ses dernières années de vie sont plus brutes mais toujours justes.
Le documentaire d’archives s’échappe vers la captation du réel et la forme sonore s’adapte.
Une réussite.
Suppléments :
Concernant l’édition simple que nous avons reçu, il s’agit d’une édition avec suppléments restreints.
Pour profiter d’une grande quantité de bonus, il s’agira alors de se tourner vers l’édition collector avec un blu-ray additionnel dédié entièrement aux suppléments.
Dans l’édition simple, il faut bien avouer que tout cela reste bien maigre :
- Karaoké (10′)
- Scène Coupées (16′)
Pour les passionnés de Michel Legrand, le menu concernant l’édition collector restera bien plus alléchant :
- « Michel Legrand vu par… » : Interviews inédites des enfants de Michel Legrand, Matthieu Rozé, Mathilda May, Pierre Richard, Boris Bergman, Henri Demarquette… (32’)
- « Le Film du film, de celui qui a fait le film du film ! » : Les coulisses du film (48’)
- Un livret (24 pages)
- Une affiche collector
- 5 cartes postales
Pour découvrir l’édition Blu-Ray de Il Etait Une Fois Michel Legrand :
Edition simple : https://store.potemkine.fr/dvd/3512394011212-il-etait-une-fois-michel-legrand-david-hertzog-dessites/
Edition collector : https://store.potemkine.fr/dvd/3512394011113-il-etait-une-fois-michel-legrand-david-hertzog-dessites/



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