Une nouvelle vitamine est testée en secret sur les habitants d’une petite ville australienne, alors que les précédents tests se sont révélés mortels. Le chercheur qui a découvert la molécule tente de donner l’alerte, mais, contaminé, il décède dans des circonstances atroces.
Deux policiers mènent l’enquête, tandis que mutations, effets secondaires violents et hallucinations se multiplient dans la population.

| Réalisateur : Philip Brody |
| Acteurs : Gerard Kennedy, Vincent Gil, Matthew Newton |
| Genre : Horreur, Gore, Comédie |
| Pays : Australie |
| Durée : 82 minutes |
| Date de sortie : 1993 (salles) Mai 2025 (Blu-Ray) |
L’Ozploitation, cinéma d’exploitation australien, est un territoire bien trop rarement exhumé.
Alors à chaque ressortie, qu’il s’agisse d’un classique du genre, Wake Of Fright, ou d’un fond de bidet, Death Warmed Up, l’attente se fait ressentir, l’engouement est réel.
Lentement mais surement les collections commencent à se remplir d’œuvres que nous n’espérions plus, Mad Dog Morgan, mais aussi de véritables films inconnus pour notre part, Fair Game.
Aujourd’hui, il est temps de se plonger dans un véritable film culte : Body Trash aussi connu sous le nom Body Melt.
C’est à l’éditeur Rimini que l’on doit cette sortie forte attendue, l’édition intégrant la collection Angoisses.

Body Trash, l’ultra bis à la sauce Cronenberg
En se retrouvant face à Body Trash, il y a le doux souvenir des vidéo-clubs qui se réveille.
Ces débuts de soirée à déambuler devant des jaquettes toutes plus prometteuses les unes que les autres, et plus particulièrement dès lors que l’on avait l’audace de se rapprocher du rayon horrifique.
Il y avait alors de fabuleuses surprises outrancières mais aussi de véritables navets.
Bref, une véritable roulette russe cinéphile…
Rassurez-vous, dans le cas de Body Trash, nous sommes dans la première catégorie, un film qui tient toutes ses promesses en matière d’horreur, de gore.
Philip Brophy réalise une proposition qui est un condensé de tout ce qui marche et perturbe les bonnes moeurs, quelque part entre les expérimentations chirurgicales et pharmaceutiques des premières heures de Cronenberg, Frissons, Chromosome 3, Rage, et la hargne grand-guignolesque des premiers pas de Peter Jackson, Bad Taste et Braindead.
Ici, la chair fond, l’organe éclate et l’hémoglobine gicle, le tout dans un écrin absurde aussi désespérant qu’hilarant.
Par le biais d’un récit autour de nouvelles vitamines expérimentales et la promesse de corps magnifiés, Brophy trouve le prétexte d’ouvrir la page d’une nouvelle lubie bourgeoise qui va couler sur la population toute entière.
Il n’y a pas de lecture-pamphlet, juste un crachat désinvolte pour faire exulter l’intérieur du corps humain.
Contrairement à Cronenberg qui plonge l’esprit au coeur de la chair pour soulever toute une architecture secrète de la société ou encore à Peter Jackson qui dissimule dans son chaos des pistes de réflexion sur les névroses modernes, Philip Brophy, lui, est là pour le divertissement brut, qui va vite et cherche avant tout à vous charger la rétine de séquences cultes.
Il est élève du cinéma de Brian Yuzna (Society) et Stuart Gordon (Re-Animator), reprenant de très nombreuses expérimentations plastiques.
Brophy fait du Body Horror de mauvais garçon, prend le mauvais genre au pied de la lettre et pourrait lancer un gang avec Jim Muro, réalisateur de Street Trash, tant leurs œuvres semblent connectées dans cette manière quasi-pyrotechnique d’altérer la plastique des corps.

Entre virée chez les rednecks, ville utopique, voitures vrombissantes, traitements miracles et cliniques secrètes, c’est un best of du cinéma d’horreur des années 70/80 qui éclabousse le regard spectateur et contrairement à son collègue néo-zélandais David Blyth, réalisateur de Death Warmed Up, qui détient de nombreuses ressemblances narratives, Body Trash n’attend pas la clôture du film pour exploser.
Le cinéaste trouve un rythme épileptique dans sa surenchère et parvient constamment à réinventer ses expérimentations organiques.
Il ne joue jamais la répétition, quitte à même perdre le fil de l’intrigue pour offrir sa bouillie punk sous acide qu’il tartine avec passion sur nos rétines éberluées.
Body Trash ne sera jamais un bon film, de par son écriture, ses dialogues, sa profonde stupidité, mais Body Trash, cependant, est et restera le film idéal pour animer les fins de soirée entre amis, pour se fendre le lard lourdement au rythme des corps qui se dilatent, se tordent, se transforment et se meurent dans un fracas d’une rare hystérie.
Et puis, il est évident qu’une branche d’ADN de ce Body Trash a su trouver sa voie à travers les décennies jusqu’à infuser dans le potage The Substance réalisé par Coralie Fargeat.
C’est gore, idiot et incroyablement fun.

Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray
Du côté de Kino Wombat, nous avons pour notre part uniquement reçu le check disc Blu-Ray.
Cependant, il semblerait que formellement l’édition reprenne la ligne éditoriale de Rimini pour sa collection Angoisses.
Image :
A l’exception de plans introductifs comportant scories et quelques dénaturations de couleur, le master en présence offre une très honorable seconde vie à Body Trash.
L’image est nette, les effets plastiques ressortent à merveille, la colorimétrie est vive avec des tonalités qui éclaboussent et le niveau de détails est bien plus que convenable.
N’hésitez pas, c’est beau, ça bave, ça claque.
Son :
DTS-HD Master Audio 2.0 Anglais & Français
DTS-HD Master Audio 5.1 Anglais
Le master VOSTF 5.1 bénéficie d’une très belle ampleur, avec une agréable netteté dans le son et surtout un usage de la scène arrière très pertinent pour porter les abrutissants accompagnements musicaux électroniques. L’équilibre des fréquences est exemplaire.
Concernant la petite soeur 2.0 VOSTF, c’est du même acabit, bien que l’on perde l’ampleur de la partition hystérique.
Le master 2.0 VF, que nous ne recommandons presque jamais se trouve ici être si ridicule, dans son doublage, qu’il décuple le potentiel comique, déjà monumental, de la proposition.
Le mix, quant à lui, est stable.

Suppléments :
Concernant les suppléments, ils sont assez réduits, une grande partie se trouvant dans le livret, écrit par Marc Toullec, que nous n’avons pas entre nos mains.
Néanmoins, nous retrouvons Lilyy Nelson, déjà croisée à quelques reprises sur les réseaux sociaux, pour un supplément inédit :
- « Body Horror et Fitness au pays des kangourous » par Lilyy Nelson, chroniqueuse cinéma de genre (16’) :
Lilyy Nelson guide avec passion le spectateur dans un dédale entre ozploitation, aerobicsploitation et body horror.
Il s’agit d’un supplément extrêmement référencé et porté par une intervenante passionnée par le cinéma abordé.
Reste un étrange montage qui n’arrête pas de cut



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