Une nuit, à Brooklyn, alors qu’une gigantesque fête bat son plein dans un entrepôt, une apocalypse zombie éclate sans prévenir. Drag queens flamboyantes, club kids déjantés et faux amis de toujours se retrouvent soudain contraints de mettre leurs querelles de côté pour affronter une horde de morts-vivants accros… aux cerveaux et aux réseaux sociaux.

| Réalisatrice : Tina Romero |
| Acteurs : Katy O’Brian, Margaret Cho, Jack Haven |
| Genre : Horreur, Comédie |
| Pays : Etats-Unis |
| Durée : 98 minutes |
| Date de sortie : 2026 (salles) |
Définir le travail d’un ou d’une cinéaste par sa parenté est un véritable trouble, laissant bien souvent planer le spectre vorace de filmographies cultes empêchant de se soustraire, pour les descendants, à comparaison. Dans le cas de Tina Romero, cela va bien plus loin.
La cinéaste signe ici son premier long-métrage en tant que scénariste et réalisatrice, le tout en partant droit sur les terres de son paternel, George A. Romero, père du cinéma de zombie moderne.
Un pari non pas audacieux mais presque suicidaire où pour prendre la tangente Tina Romero s’aventure dans une mouture du cinéma de mort-vivants à l’esthétique drag, à portée lgbtqia+.
Un astucieux moyen pour à la fois déstructurer la glaise originelle, réinventer la forme zombie mais aussi travailler des interrogations politiques et sociétales contemporaines, tout comme l’avait fait La Nuit Des Mort-Vivants en 1968. L’espoir est permis, certes, mais abandonnez-le.
Abandonnez-le et vite.

Tina Romero plonge dans une parodie glamourisante d’une redoutable paresse, d’une terrifiante bêtise.
Le mort-vivant moderne, celui qu’on attendait décomplexé, n’est qu’amas de paillettes, carcasse déambulante, smartphone à la main… Voilà ce sera tout, ce n’est qu’apparence fade.
Pour le reste, vous pouvez ensuite retourner sur les rails du film d’exploitation à tendance ultra-bis.
De l’écriture des personnages à la mise en scène, de la narration à sa pensée, le film est d’un vide consternant.
Un abîme qui emporte avec lui toute une communauté poussée à la caricature exhumant le moindre stéréotype, le moindre archétype. De plus, bien que la dérision et le jeu sur les clichés soient des parts importantes de la culture drag, ici, c’est une impasse, l’impasse qu’attendra vos oncles et tantes pour alimenter les conversations douteuses, si ce n’est puantes, à table au dîner de Noël.
Fuyez. Partez loin.
La proposition ne s’arrête pas en si mauvais chemin, elle s’enfonce jusqu’à l’étouffement, l’agonie, n’ouvrant aucune réflexion et pire faisant de l’esthétique Dragrace et des maniérismes Netflix un triste pôle à atteindre… L’impression d’assister à un enchaînement de séquences répondant à une check-list se fait permanent, comme si nous assistions aux discussions préparatoires à l’élaboration du récit sauf qu’il s’agit tristement de la mouture finale du film.
Alors, face à une telle stupidité, dissimulée avec un geste d’une grande mocheté derrière les paillettes, sous les néons, il ne reste plus qu’à jouer la montre car le constat en présence s’affiche dès les 30 premières minutes de l’expédition et il reste pas moins de 68 minutes.

Pour gagner en légitimité, en assurance, malgré le naufrage, Tina Romero convoque des drag de renom et pousse Tom Savini au caméo, représentant d’une vieille génération et affirmant depuis son bureau qu’il ne s’agit pas d’un film de George A Romero, nous n’en doutions absolument pas d’ailleurs.
Pour finir, le long-métrage passe par la formule zombie traditionnelle à savoir des séquences d’assaut, de contaminations, d’évasion, d’expérimentations face à la chair renaissante.
Et lorsque le manque d’idées se fait en matière de rebondissements, Tina Romero n’a pas meilleure idée que de piocher vulgairement dans la structure narrative de Shaun Of The Dead, classique de la parodie zombie.
Bref, rien de nouveau sous le soleil si ce n’est une forme se voulant jeune, moderne, trash et cool et ne parvenant tristement qu’à être grotesque, réductrice, égocentrique et insultante.
L’horreur queer et décomplexée mérite bien mieux que l’artifice papier glacé et sans âme qui est servi.
Nous n’avions pas été aussi agacé depuis Warm Bodies.
Toute la beauté queer, et drag, du The Rocky Horror Picture Show sorti il y a 50 ans cette année semble être vomie et balayée. Quelle tristesse.
Queens Of The Dead est le navet qu’il souhaite déjouer, une parodie prise à son propre jeu, un curieux écho de cinéma, celui de l’arroseur arrosé, laissons les Frères Lumière en paix, où malheureusement il n’est plus l’heure de rire mais d’être stupéfait par ce que l’on ose aujourd’hui proposer oubliant le spectateur pour n’en faire qu’un consommateur lobotomisé et supposé stupide, du junk cinema.
Oups j’ai dit cinéma… junk video.



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