Evil Dead Trap I & II : Critique et Test Blu-Ray

Evil Dead Trap IEvil Dead Trap II
Réalisateur : Toshiharu IkedaRéalisateur : Izo Hashimoto
Acteurs : Miyuki Ono, Aya Katsuragi,
Hitomi Kobayashi
Acteurs : Shoko Nakajima, Rie Kondoh, Shirô Sano
Date de sortie : 1988Date de sortie : 1992
Genre : Slasher, Torture Porn, Body HorrorGenre : Thriller, Horreur, Expérimental,
Pinku Eiga
Durée : 100 minutes Durée : 98 minutes

Synopsis Evil Dead Trap I : Nami Tsuchiya, présentatrice d’une émission TV de nuit, reçoit un jour la cassette vidéo d’un snuff movie tourné dans une base militaire désaffectée. Avec son équipe, elle se rend sur les lieux où un tueur entreprend de les décimer les uns après les autres…

Synopsis Evil Dead Trap II : Aki, une jeune femme projectionniste obèse, est hantée par les apparitions d’un jeune garçon. Elle a pour amie Emi, une journaliste qui enquête alors sur une série de meurtres avec mutilation sur des jeunes femmes. Lorsqu’Emi présente son petit ami à Aki, une relation ambiguë se noue entre les trois personnages.

Dès l’annonce du retour du Chat Qui Fume en terres nippones, tout juste remis de la trilogie Majin, nous frémissions d’impatience de découvrir dans quelle direction l’éditeur français allait s’engouffrer au coeur du pays au soleil levant.
Le cinéma de genre japonais bien que fourmillant de références, allant des films gore au pinku eiga, a eu et a toujours du mal à venir poser le pied chez nous, bien que le travail d’éditeurs comme Spectrum Films commence à porter ses fruits.
Certains titres, parfois simplement affiches, ont su se faire une place de choix dans les souvenirs des aficionados de l’ère Video Clubs n’attendant plus qu’une chose : renaître. Des images, des séquences, des sonorités et des cris hantent toujours nos imaginaires. Ces vidéos perdues, ces jaquettes maudites, se rappellent à nous, nous obsèdent, d’un simple visuel à de véritables récits de terreurs, les extrêmes se devaient d’être franchis, à la recherche d’une noirceur inédite, de sensations fortes.
A l’heure d’un cinéma de plus en plus bienveillant, où chaque image peut être soumise à polémique, où chaque cinéaste revoit ses plans par peur de noyer sa carrière sous les cris honteux de spectateurs frustrés, et conditionnés, nous avons oublié le plaisir d’offenser, d’être offensé, de scandaliser, tout comme d’être scandalisé, de terroriser ou bien d’être tétanisé.
Il est donc nécessaire aujourd’hui d’estomper le brouillard ennuyeux, des productions modernes, et dépasser les mirages, des films passés, pour replonger au coeur d’œuvres subversives déconcertantes à la liberté de ton fascinante.

Pour cette seconde échappée au pays des chrysanthèmes, l’éditeur français a donc décidé d’exhumer un petit classique, radical et nauséabond, assez difficile à trouver, inédit en France, et rappelant des frissons d’anthologie : Evil Dead Trap I & II.
Un diptyque aux composantes hétérogènes, réalisés par Toshiharu Ikeda pour le premier volet et Izo Hashimoto pour le second volet. Deux propositions ouvrant grand les portes d’un cinéma ne reculant devant rien, saisissant l’horreur avec une frontalité sidérante, ne voyant dans les limites que des balises devant être dépassées.

Notre article s’organisera en deux temps :

I) La critique de Evil Dead Trap I & II

II)Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray

I) La critique d’Evil Dead Trap I & II

Toshiharu Ikeda, l’enfant au-delà de l’arc-en-ciel

La carrière de Toshiharu Ikeda se joue sur trois décennies, trois ères pouvant être résumées de la sorte : l’ère Nikkatsu, l’ère The Director’s Company et l’ère V-Cinema.
Une division tripartite qui n’a cessé de longer l’évolution du cinéma d’exploitation japonais, en œuvrant toujours de manière avant-gardiste, allant du cinéma érotique jusqu’au cinéma d’horreur passant par les films d’action et flirtant parfois même vers les horizons X, du début des années 80 jusqu’à la fin des années 2000.

Ikeda débute en tant qu’assistant réalisateur et se retrouve très vite au sein de l’écurie Nikkatsu. La Nikkatsu a pour objectif de dépasser le traditionnel Pinku Eiga, lui apportant une modernité visuelle et artistique très surprenante. Le roman porno est né.
L’emploi d’Ikeda au cours des années 70 relève plus de la préparation du plateau que d’un réel passage du côté technique. Ikeda s’occupe tout autant du lavage des sols que du rasage des actrices, la présence de poils pubiens étant interdite à cette époque au Japon. Cette interdiction n’était qu’une censure parmi tant d’autres dans le cinéma pour adultes japonais.
Ikeda va régulièrement assister Masaru Konuma, et travailler sur Flower And Snake, tournant important du cinéma japonais, représentant pour la première fois la culture SM dans un film estampillé Roman Porno.
Le cinéaste passera derrière la caméra dès 1980 et réalisera en deux ans quatre films pour la Nikkatsu dont le très aventureux Sex Hunters, où l’on découvre un regard de cinéaste singulier, et l’incontournable Angel Guts: Red Porno, quatrième volet de la saga Angel Guts.

Il rejoint par la suite la The Diretor’s Company, société de production formée par de jeunes réalisateurs. Le coeur de carrière d’Ikeda se joue ici avec son film majeur : La Légende De La Sirène.
Il y réalisera également Evil Dead Trap mais également Scent Of A Spell.
De 1984 à 1990, Ikeda bouscule le cinéma japonais et ne cesse de surprendre à travers des récits troublants et des innovations visuelles stupéfiantes.
Il s’agit de la période la plus connue en Occident du cinéaste, bien que très peu d’éditions existent de ces films.

Enfin, de 1990 à 2008, Ikeda réalise de nombreux films à destination du marché de la video, le fameux V-cinema.
Il tournera Evil Dead Trap III, film décroché des premiers opus et se tournera entre autres vers le cinéma d’action et reviendra aux films érotiques.
Quelques films marquent encore la carrière d’Ikeda, de façon mineure.
On retiendra ainsi The Key, sorti en 1994, montrant pour la première fois la nudité féminine de manière frontale et complète, au lendemain d’un assouplissement de la loi autour de la représentation des corps à l’écran.

Toshiharu Ikeda décède en 2010.

Evil Dead Trap I, cauchemar sordide, le manège infernal

 Nami Tsuchiya, présentatrice d’une émission TV dédiée à la découverte de vidéos amateurs, reçoit une cassette anonyme dans laquelle une jeune femme se fait torturer et mettre à mort par un inconnu. Une vidéo se concluant par un fondu sur le visage de Nami.
S’agit-il d’une vidéo amateur aux effets spéciaux audacieux ou bien d’un authentique Snuff Movie ?
La cassette laisse entrevoir le chemin pour se rendre dans une ancienne base militaire désaffectée.
S’agirait-il du lieu de tournage ? S’agirait-il d’une invitation du réalisateur ? S’agirait-il d’une invitation de la part d’un maniaque ?

Face à toutes ces interrogations Nami et quatre de ses collègues embarquent dans un van pour partir sur les traces de ce morbide et mystérieux vidéaste.

Evil Dead Trap est une oeuvre très particulière, qui dérange et ne s’ennuie jamais d’une quelconque bienveillance. Les corps se disloquent, sont transpercés, tranchés et démantelés.
Préparez-vous à être malmenés !

Débutant avec l’architecture d’un slasher classique, le film d’Ikeda se révèle très rapidement être un film d’horreur magmatique reprenant les classiques du genre et allant déblayer de nouveaux horizons.
En un instant, en une séquence introductive, le cinéaste réussit à faire danser le spectre du Chien Andalou de Bunuel avec le sadisme poisseux de Guinea Pig, référence du cinéma extrême underground asiatique sorti en 1985, et la macabre analyse masochiste du Videodrome de Cronenberg autour du rapport à l’image vidéo.
La surprise est totale. Le monde s’obscurcit autour de nous, et le grand huit de l’horreur débute. Une attraction qui ne laisse aucun répit jusqu’à son générique de clôture.

La proposition est étourdissante, démarrant dans une vision crasse, réaliste et suante de nos sociétés, où le morbide attire et rapporte, où l’horreur devient commerce. Les journalistes sont à la recherche d’un scoop, d’une nouveauté, de la nouvelle sensation.
Notre équipe de reporters, prête à tous les sacrifices s’aventure aveuglément et sans précaution dans un piège qui dépasse tout ce qu’ils auraient pu imaginer, et tout ce que nous aurions pu pensé.
La séance d’urbex à laquelle nous assistons s’enfonce pièce après pièce, bâtiment après bâtiment dans un enfer aux notes surnaturelles.
Où s’arrête donc le réel ? L’horreur a t’elle une limite ? Avons-nous traversé le portail des enfers ?
Cette tension fantastique, quasi paranormale, va soutenir le film tout du long. Nous courbons l’échine. Nous observons nos petons recroquevillés.
Le sadisme atteint des sommets. Nous perdons conscience, rejetons l’immondice et quittons le réel.
Le monde du body-horror, dégoulinant à souhait, semble notre dernier rempart pour s’émanciper du calvaire des personnages principaux. Le grotesque prend place, devons-nous crier, rire, fuir ?
Pour notre part nous restons ébahis, interloqués, enchantés par une telle inventivité. Le cinéma ne nous a plus habitué à tant de surprises, à tant d’idées.

La caméra est nerveuse. Elle nous aspire dans son cyclone, nous bouscule, se joue de nos perceptions. Elle nous assène coup après coup, plan après plan, séquence après séquence, avec une vigueur étourdissante nous laissant en charpie face à un spectacle que l’on ne pouvait imaginer, hanté par une mélodie qui nous poursuivra tout du long rappelant certaines compositions italiennes qu’il s’agisse de celles de Fabio Frizzi tout comme de Goblin, libérant le seau du giallo de part et d’autres du film, à mi-chemin entre Lucio Fulci et Dario Argento.

C’est d’ailleurs ce mélange des genres, dont nous parlions plus haut, qui fait de Evil Dead Trap cette entité qui fascine. L’oeuvre parvient à créer un dédale horrifique sans sombrer dans le catalogue, offrant une dynamique qui force le respect et interroge sur tout le cinéma d’horreur que l’on nous sert depuis la fin des années 90 en occident du Found Footage de Projet Blair Witch, jusqu’au Torture Porn des sagas Hostel et Saw, en allant même jusqu’à interroger le très mitigé Malignant de James Wan, qui trouve sa scène la plus fascinante n’être qu’une pâle copie d’Evil Dead Trap. Evil Dead Trap synthétise à la fois le passé et l’avenir.
Et au-delà des copies bien connues, on ne peut douter des répercussions du film d’Ikeda sur le cinéma horrifique japonais, on pense fortement à Ring, Audition ou encore Itchi The Killer, et plus largement sur le septième art asiatique avec J’ai Rencontré Le Diable.

Ce premier volet est une sordide attraction qui soulèvera le cœur des plus fragiles et fera dresser les poils des plus aguerris. Un manège infernal, bipolaire, venant jouer avec nos nerfs. Evil Dead Trap est à la fois fascinant et glaçant, addictif et traumatisant, généreux et malveillant.

Izo Hashimoto, le poète macabre fantomatique

Izo Hashimoto est une ombre de la culture japonaise, un fantôme qui sans jamais accéder à la reconnaissance publique a su créer des œuvres célébrées et marquantes pour de nombreuses générations.

Esprit derrière l’écriture du scénario d’Akira, Hashimoto a su insuffler un onirisme intrigant tant dans sa narration que dans ses idées visuelles.
Il pose une marque unique à la suite d’Evil Dead Trap, construisant un spectacle singulier à la violence extrême, oppressante, mais avant tout poétique.

Sa carrière ne s’arrête pas au cinéma. Hashimoto a écrit une série de mangas au début des années 2000 du nom de Coq De Combat.

Evil Dead Trap II, coeur de béton, triangle de sang

Evil Dead Trap II, réalisé quatre années plus tard, est une oeuvre jusqu’au-boutiste tout comme son prédécesseur mais s’embarque sur des cheminements bien différents qui risquent d’en laisser plus d’un sur le carreau.
Nous quittons les zones désaffectés, en bordure de la grande Tokyo, et nous plongeons dans la jungle urbaine, bête de béton aux reliefs froids, inhospitaliers, emplie de névroses, fourmillant d’individus pourrissants. La ville est une gigantesque fourmilière au bord de l’effondrement.
Sans trop gâcher votre plaisir, et vous dévoiler de plus amples détails du premier volet, le lien entre les deux œuvres se joue autour d’Hideki, présence malveillante du film précèdent, mais également autour de la question de l’enfantement, avec la mise au monde d’une créature tout droit sortie des entrailles faite de chaire et d’os, nourrie de sang.

Nous suivons Aki Otani, projectionniste, femme en surpoids et solitaire, marquée par le seau d’un avortement et sujette à d’étranges hallucinations. La nuit, Aki éventre des femmes auxquelles elle retire l’utérus.
Aki, amie d’Emi, présentatrice TV, va faire la rencontre de l’amant de la jeune journaliste : Kurahashi.
Un triangle relationnel apparaît, un triangle de souffrance, de haine, de colère, de sexe mais un triangle où il n’est jamais, au grand jamais, question d’amour, mais bien plus de rancœur, de vengeance, de jalousie.
L’acidité de ne pas parvenir à procréer, à faire prospérer la vie, ronge le cadre, dissout nos rétines et nous projette dans un monde en décrépitude où l’espoir n’est bon que pour les morts.

Le synopsis promet tant, et pourtant nous errons, dans cet interstice entre thriller urbain et pinku eiga, où rien ne semble progresser. L’ennui feint le bout de son nez, bien que les meurtres s’enchaînent, et c’est là toute la difficulté de l’oeuvre.
Laissez vos constructions narratives occidentales sur le banc, faites le vide, ressentez les textures, pesez les regards, sentez l’insoutenable misère du film et acceptez l’invitation sensorielle du cinéaste.
Cette valse au rythme bancal, aux dynamiques mystérieuses, mystiques, se révèle dans son deuxième acte être un gouffre surréaliste, où le réel devient songe, où le poète Izo Hashimoto se veut celui des entrailles, des viscères, et où nos frissons ne dépendront que de notre lecture du premier acte.
Laissez-vous porter, la tâche sera rude mais la découverte sera d’une étonnante et enivrante beauté sordide.

Le film est visuellement ainsi que narrativement très différent du premier Evil Dead Trap, il s’agirait presque de dissocier les deux œuvres afin de profiter pleinement de celle-ci.
La nervosité du film d’Ikeda s’est envolée, une contemplation ultra-violente vient prendre le relais, quittant le caractère underground du premier film, pour s’ouvrir à un exercice de style qui ravit la rétine, au-delà des tripes et des utérus.
Evil Dead Trap II a une structure particulièrement complexe laissant le récit se dévoiler dans les détails du cadre, abandonnant toute linéarité, nous invitant à une enquête onirique éprouvante.
Nous comprenons les individus dans leurs actes et non dans leurs mots. Une poésie urbaine se dégage de la proposition rappelant par moment le cinéma de Tsai Ming-Liang, une lecture très asiatique du propos, qui lorsque nous n’en possédons pas les clés de lecture peut se transformer en un calvaire interminable. Les plans sont fascinants rappelant par moment Argento dans les éclairages. Le caractère sauvage du film d’Ikeda s’évapore révélant ici un spectacle doux-amère, tout en apesanteur.

Nous apprenons à connaître les personnages tant dans leurs attributs physiques que psychologiques. Evil Dead Trap II est une expérience des sens, qui peut s’avérer tout autant enivrante que repoussante, où dès lors que nous lâchons nos constructions linéaires, en matière scénaristique, un spectacle sous-jacent nous surprend, nous charme et nous envoûte.
Cependant, dans ce jeu de recherche au cœur de notre subconscient, nous nous perdons à plusieurs reprises. Le film nécessite de nombreux visionnages avant de devenir un vrai plaisir.
La découverte fut âpre mais l’ombre du film poursuit, hante, jusqu’à très rapidement s’imposer à nous. Nous nous dirigeons vers notre bibliothèque et sommes pris d’une soudaine envie, à la lisière du masochisme, de nous perdre encore dans ces méandres, tout en voilages, qui semblent en constantes évolutions, où les sentiments dansent et nous emportent dans un chaos nouveau réinventant nos perceptions rétiniennes.

Vous avez détesté ?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls. Nous étions de votre bord.
Tout comme le vin ou la bière lorsque nous étions adolescents, et pourtant nos palais aujourd’hui ne peuvent se passer des ces saveurs, de ces senteurs, de ces ivresses.
Evil Dead Trap II est cet alcool expérimental que nous ne savons apprécier à notre première embrassade et qui joue d’illusions tout au long de nos visionnages, pour finalement se révéler être un fabuleux talisman cinéphile.

II) le caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray

Image :

Les deux films nous sont proposés au format 1920×1080 en 23,976p.
Le transfert HD d’Evil Dead Trap I n’est pas exempt de défauts, le grain y est appuyé durant les scènes lumineuses et lors des séquences nocturnes, représentant une grande partie du film, les noirs saturent légèrement. Néanmoins, le niveau de détails est plus que correct nous faisant redécouvrir une oeuvre qui avait été malmenée par le temps tant dans nos esprits, qu’à travers certaines copies fatiguées de la VHS, ou de copies DVD US, commençant à dater .
La colorimétrie plus appuyée dans la seconde partie du film, basculant dans le fantastique, apporte des teintes masquant les défauts de la première partie.
Il reste assez extraordinaire de pouvoir (re)découvrir Evil Dead Trap dans ces conditions tant les copies qui existaient jusqu’à présent étaient peu enthousismantes, ne servant pas l’oeuvre mais décuplait néanmoins l’aspect crasse du spectacle.
Passer de nos souvenirs de video clubs, de serveurs internet crasses, à la HD est surprenant.

Le transfert HD d’Evil Dead Trap II, quant à lui, est plus stable. Une stabilité offerte par la photographie semblant parfois glacée du long-métrage avec ses nappes de couleurs vives et ses plans dignes d’Argento.
Le film se porte ainsi mieux au passage à la HD et délivre de très belles séquences, approchant des noirs plus définis.
Tout comme pour le premier film, il est incroyable de découvrir une telle copie.

Note image Evil Dead Trap I :

Note : 6 sur 10.

Note image Evil Dead Trap II :

Note : 7 sur 10.

Son :

Le Chat Qui Fume nous propose pour découvrir les deux films une piste en Japonais DTS-HD MA 2.0 mono.
La piste est particulièrement stable et réussit à créer des atmosphères propices à l’effroi. Les différentes pistes ne se marchent pas dessus laissant les voix exister et l’arrangement musical, ainsi qu’ambiant, prendre de l’ampleur.
On notera le thème fascinant d’Evil Dead Trap I, vrai clin d’oeil au cinéma d’Argento qui capte notre attention durant tout le film.
Aucune saturation n’est à relever.

Note Son Evil Dead Trap I :

Note : 8 sur 10.

Note Son Evil Dead Trap II :

Note : 8 sur 10.

Suppléments :

L’édition Blu-Ray d’Evil Dead Trap I & II renferme les suppléments suivants :

• Intro par Oliver Stone :

Quelques mots d’Oliver Stone autour de sa passion pour le cinéma asiatique et le choc qu’a été pour lui la découverte d’Evil Dead Trap. Une introduction placée juste avant le film, qui réussit à émoustiller nos regards cinéphiles.


• Evil Dead Trap par Julien Sévéon (43 mn) :

Comme toujours, Julien Sévéon fournit un travail de spéléologue du cinéma. Il est incroyable d’écouter ce passionné qui ne cesse d’exhumer un cinéma souterrain et peu analysé.
L’homme derrière le livre monument « Massacre(s) à La Tronçonneuse 1974-2017 Une Odyssée Horrifique », nous régale de sa fine recherche pour nous donner plus d’informations et d’anecdotes que nous n’en rêvions autour du film. Fascinant.


• Evil Dead Trap par Fathi Beddiar (50 mn) :

Que dire… chez Kino Wombat nous adorons les interventions de Fathi Beddiar, que nous avions découvert dans les supplément de Seizure! proposé par Extralucid Fims. Le cinéphile n’est jamais pressé, prend le temps de nous parler des films de façon passionnée et très documentée.
Il replace Evil Dead Trap dans son parcours d’enfant des vidéo-clubs et décortique le film tout comme la carrière du réalisateur avec un naturel déconcertant, cigare à la main.
Plus qu’un entretien, nous avons l’impression que Beddiar tient une discussion avec nous, spectateurs. Installez-vous confortablement et laissez-vous porter par les récits cinéphiles de cet inconditionnel du cinéma de genre.
• Evil Dead Trap 2 par Julien Sévéon :

Au sortir de votre (re)découverte d’Evil Dead Trap II, il est essentiel de vous tourner vers les pistes de lecture que vous offre Julien Sévéon.
Pour les plus endurcis, vous préférerez voir et revoir l’oeuvre pour faire votre propre travail de fouille. Cependant, pour ceux qui désireraient éclaircir le brouillard autour du film foncez sur ce supplément qui vous apportera de nombreux nouveaux éclairages et pistes d’investigation. Essentiel.
• Film annonce

Les suppléments proposés par Le Chat Qui Fume sont comme toujours finement réalisés, inédits, et regorgent d’informations.
Cependant, et de façon étonnante, l’édition ne reprend pas certains suppléments de l’édition US comme le commentaire audio de Toshiharu Ikeda, qui aurait été merveilleux pour entendre et découvrir à la fois un cinéaste que nous espérons ne restera pas encore plusieurs années dans l’obscurité.

Note Suppléments :

Note : 8.5 sur 10.

Appréciation générale :

Note : 7.5 sur 10.

Il est fascinant de pouvoir (re)plonger dans Evil Dead Trap I&II dans de telles conditions. Bien que non exempt de défauts, surtout dans son tranfert HD, il est extraordinaire de pouvoir partir à la découverte d’une oeuvre culte que bien trop peu de monde, jusqu’ici, n’a pu voir dans des conditions si optimales. Nous trouvons des sous-titres français, une couleur correctement étalonnée et un niveau de détails à la hauteur.
Un voyage au cœur d’une immonde poésie amplifié par un traitement sonore réussi.

L’édition que nous délivre Le Chat Qui Fume est un vrai petit miracle tant pour les amateurs de cinéma asiatique que pour les cinéphiles à la recherche de frissons, à la quête d’un spectacle subversif et malveillant.
N’hésitez plus, partez à la rencontre d’Evil Dead Trap I, post-slasher éprouvant, proto-torture porn nerveux, et noyez vous dans l’onirisme malade et déviant d’Evil Dead Trap II, au coeur d’une Tokyo aux allures de portail fantomatique.

Il ne nous reste plus qu’à regarder Le Chat Qui Fume droit dans les yeux, lui saisir les pattes et réclamer d’autres films de Toshiharu Ikeda tels que La Légende De La Sirène, Sex Hunters ou encore Scent Of A Spell, mais également d’espérer une suite à ce voyage en terres nippones, à la recherche d’émotions fortes.

Pour découvrir Evil Dead Trap I & II en Blu-Ray, c’est par ici :

Pour découvrir certaines références de l’article :

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