Le Piège (Tourist Trap) : Critique et Test Blu-Ray

Réalisateur : David Schmoeller
Acteurs : Chuck Connors, Jocelyn Jones, Tanya roberts, Jon Van Ness, Robin Sherwood
Genre : Fantastique, Horreur
Pays : Etat-Unis
Durée : 89 minutes
Date de sortie (salles) : 1979
Date de sortie (blu-ray) : Juillet 2022

Synopsis : Un groupe d’amis voyage à travers le désert lorsque leur voiture tombe en panne. Alors que Woody part à la recherche d’une station-service, les autres sont recueillis par monsieur Slausen, un homme qui vit en solitaire dans les montagnes. Sa maison abrite un véritable musée de cire rempli de mannequins qui ont l’air plus vrai que nature. Des mannequins qui semblent en fait bien vivants…

Cela faisait désormais quelques mois sur nous attendions patiemment les nouveaux titres estampillés Midnight Collection de chez Carlotta Films, portant les plus beaux souvenirs de nos vidéo-clubs au coeur de nos foyers au format HD.
Après plusieurs pépites inespérées telles que Basket Case, Frankenhooker ou encore Maniac Cop, l’éditeur avait calmé le jeu autour des sorties du cinéma de genre, et plus particulièrement bis.
L’arrivée de la trilogie Angel, il y a quelques mois, pouvait faire espérer un regain d’intérêt pour cette veine chez l’éditeur, espoir comblé puisqu’en ce mois de juillet 2022, c’est Le Piège, plus connu sous le nom de Tourist Trap, et Inseminoïd qui viennent fouler la lentille de nos lecteurs blu-rays.

Nous naviguerons dans cet article autour de l’édition Blu-Ray de Le Piège réalisé par David Schmoeller.

Notre aventure s’organisera en deux axes :

I) La critique de Le Piège

II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray

I) La critique de Le Piège

David Schmoeller, Master Of Puppets

David Schmoeller est un réalisateur américain originaire du Kentucky.
Après avoir décroché une bourse, il part faire ses études au Mexique, où il étudiera le théâtre avec Alejandro Jodorowsky sous la direction de Luis Bunuel.
Il revient aux Etats-Unis, poursuivant une carrière d’interprète chez ABC Sports, et commençant à concocter sa carrière de réalisateur. Il réalise ainsi son premier court-métrage en 1976, The Spider Will Kill You, qui sera nommé aux oscars.

Un tremplin qui lui permettra de réaliser son premier long-métrage, Le Piège, mettant en place une grande partie de son imaginaire sans pour autant parvenir à s’affranchir des structures et idées des productions de l’époque.
Il continuera à affiner son regard en tournant le nauséeux Fou à Tuer, et réalisera son oeuvre la plus originale dans la foulée : Puppet Master.
Sans jamais trouver la reconnaissance du grand public, Schmoeller a su continuer à évoluer, à travers ses obsessions, parvenant à atteindre le statut de cinéaste culte chez certains connaisseurs.

La Dernière Maison Sur La Gauche

L’asphalte se gondole, la chaleur est accablante, les tenues raccourcissent, les muscles s’exhibent, les pneus gonflent, les vacances d’été sont là et leurs lots d’aventures également. Le Piège s’ouvre.
Une bande d’amis traverse le pays et décide d’emprunter une route de campagne qui a été désertée depuis que l’autoroute a été construite.
Le pneu d’un des deux véhicules éclate. Woody, jeune homme plein d’assurance, entame une longue marche pour trouver une habitation à proximité et trouver de l’aide.
Après plusieurs kilomètres en plein cagnard, il tombe nez à nez sur une inquiétante maison, aux pantins tueurs, qui très vite deviendra son tombeau.

Les heures passent, Woody ne donne aucun signe de vie. Ses amis se lancent à sa recherche, aimantés par le domaine qui environne l’obscure demeure. Dans l’ombre, un étrange homme aux allures de cow-boy les épie.

Le Piège nous attire très rapidement dans son manège, nous marchons dans un territoire qui nous semble connu. L’architecture du film, sa trame narrative, ses personnages nous rappellent des souvenirs cinéphiles bien ancrés.
Les lieux, les actions, les structures du récit nous portent aisément, nous plaçant dans une étrange impression de déjà-vu.
Nous connaissons ces territoires abandonnés suite à l’évolution sociétale, aux progrès techniques. Nous connaissons ces Etats-Unis laissés à l’abandon, au nom du progrès.
Cette route qui n’est plus empruntée car une nouvelle route stratégique a vu le jour, nous invite à penser à la famille de Leatherface licenciée suite aux nouvelle méthodes d’abattage, ne nécessitant plus autant de personnel.
Nous reconnaissons ces terre rurales états-uniennes, et ses habitants invisibles, n’existant qu’à travers les faits divers.
Le spectre du Massacre A La Tronçonneuse réalisé par Tobe Hopper s’immisce ainsi très rapidement, et nous plongeons à la limite d’une copie de l’oeuvre matricielle. Nous entrons en plein cœur du cinéma bis, dans toute sa configuration bis repetitae.

L’architecture, les mouvements et rebondissements d film se trouvent être des variations grossières de l’oeuvre de Hooper.
Un façonnement qui charme dans un premier temps, et qui réussit malgré sa générosité s’essoufle, ne parvient jamais à trouver sa propre dynamique.
Les scènes s’enchaînent sans harmonie, tel un programme de séquences cultes qui ne trouveront jamais de lien, faisant poindre un léger ennui dans sa répétitivité.

La Maison De Cire

Le film de David Schmoeller en personnalité dès lors qu’il décide de dépasser son modèle et de faire entrer le paranormal dans cette sordide histoire de meurtres. L’inexplicable, le paranormal, vient conserver notre intérêt à bout de bras, innovant sur les séquences de mise à mort et parvenant à créer des séquences où les dangers semblent venir de chaque recoin du cadre.
Le cinéaste s’essaie au fantastique et ouvre le chemin vers les œuvres futures qui feront son succès : Puppet Master.

Dès l’exécution de Woody, il parvient à imposer une atmosphère anxiogène.
Nos yeux sont écarquillés, le frisson longe notre échine et pourtant le réalisateur n’arrive pas à contenir son grand-huit n’osant jamais trop s’écarter de ses références, Massacre à La Tronçonneuse, L’Homme Au Masque De Cire ou encore Carrie, refrénant ses idées pour venir les juxtaposer à des structures vues et revues.

La Maison Des 1000 Morts

Le Piège est une agréable série B, invitant à nous replonger dans ces terres rurales abandonnées au coeur des Etats-Unis, qui a de loin tous les ingrédients pour venir nous glacer le sang, s’ancrer dans nos cauchemars sur le long terme, tant de par son effrayant Boogeyman, que par son ouverture sur le paranormal.
Cependant à force de vouloir se montrer trop démonstratif, de vouloir copier les recettes des succès de son époque, Le Piège perd toute son originalité, ainsi que la tension qu’il avait su instaurer lors de sa première partie. Nous assistons à un déluge de meurtres, de violence et restons quelque peu insensibles.

Les scènes cultes sont présentes, l’horreur est constante, mais ne suffisent pas à porter le spectacle au panthéon de l’horreur, demeurant une simple oeuvre d’exploitation qui saura nous divertir le temps d’une soirée.

II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray

Image :

Le master HD est loin d’être exemplaire, il commence même à montrer des signes de vieillesse. Bien qu’il soit plus stable et fin que le master DVD que pouvait nous offrir Artus il y a quelques années, le travail autour de l’image que nous propose Carlotta est très loin des standards HD.
Le niveau de détails est assez bas. Le grain très appuyé s’accentue plus ou moins en fonction des scènes mais ne gagne aucunement en stabilité lors de notre avancée dans le récit. Les couleurs restent assez fades.

Note image :

Note : 5 sur 10.

Son :

Deux pistes sonores sont proposées :

  • Version Originale DTS-HD Master Audio 1.0 :

La version originale, celle de référence, offre de belles atmosphères bien que montrant régulièrement ses limites en matière de stabilité, des saturations nous guettent de-ci, de-là, mais nous restons happés par l’ambiance qui se dégage, sachant mettre l’accent sur les bons éléments au bon moment, la piste essayant toujours d’être la plus claire possible.

  • Version Française DTS-HD Master Audio 1.0 :

En ce qui concerne la version française, elle plaira très certainement à ceux ayant découvert le film avec cette piste il y a de cela quelques décennies. Les doublages sont parfois troublants et les voix passent en premier plan sur le mix général, venant altérer l’atmosphère étrange du film.

Note Son :

Note : 5.5 sur 10.

Suppléments :

Comme très souvent lorsque Carlotta présente ses sorties dans sa gamme Midnight Collection, aucun bonus n’est à l’horizon, à la simple exception de la bande-annonce. Décevant.

Note suppléments :

Note : 1 sur 10.

Avis Global :

Le Piège trouve parfaitement sa place au coeur de la déclinaison Midnight Collection de Carlotta Films, célébrant les folles heures d’un cinéma de genre que nous pouvions trouver dans nos video-clubs favoris. Cependant, l’éditeur a été quelque peu timide concernant son édition, proposant un master son et image vieillissant ainsi qu’une partie suppléments totalement vide.
Nous aurions aimé pouvoir poursuivre notre exploration de l’oeuvre, la resituer dans son époque et comprendre sa création, voyager à travers l’histoire du film ainsi que ses influences.

Note générale :

Note : 5 sur 10.

Pour découvrir l’édition Blu-Ray de Le Piège (Tourist Trap) :

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