Rashomon : Critique et Test Blu-Ray

Réalisateur : Akira Kurosawa
Acteurs : Toshirō Mifune, Machiko Kyō, Masayuki Mori, Takashi Shimura
Genre : Drame
Durée : 88 miutes
Pays : Japon
Date de sortie : 1952 (salles) / 2022 (Coffret Blu-Ray)

Synopsis : Pour se protéger d’une pluie diluvienne, trois hommes, un bûcheron, un bonze, un domestique se réfugient sous les ruines d’un vieux portique mal famé, Rash-O-Mon, dans l’antique Kyoto. Le bonze et le bûcheron font tour à tour le récit d’une aventure où ils avaient été cités comme témoin. Au total, quatre versions du même événement nous sont données…

A chaque année sa redécouverte d’un cinéaste japonais, et l’année 2022, fut marquée par la renaissance des films de Tanaka, là où les années précédentes furent dédier à Naruse, Ozu, ou encore Mizoguchi.
Cela faisait néanmoins quelques temps que le nom de Kurosawa, grand maître du cinéma nippon, ne retrouvait plus le chemin des affiches de nos cinémathèques et échoppes favorites.
Il y eut l’époque bénie où Wild Side réédita la période où Kurosawa travailla pour les studios Toho avec une magnifique collection devenue introuvable en HD, cantonnant certaines oeuvres à un statut inaccessible, puis la restauration 4K plus récente de Ran.
De beaux souvenirs, de belles restaurations, mais au fond de nos coeurs cinéphiles, il restait une oeuvre que nous souhaitions voir passer le pas de la haute définition sur les terres françaises, le film ayant ouvert l’archipel nippone au cinéma international en remportant le lion d’or 1951 : Rashomon.

Le disque Blu-Ray est apparu dans nos rayons en 2007, et pourtant, il aura fallu quinze ans pour disposer d’une édition Haute Définition de cette pierre angulaire du cinéma japonais.
Pour rattraper le temps perdu, Potemkine nous a concocté une très belle édition, avec coffret bois numéroté à 2000 exemplaires, un livre regroupant les deux nouvelles à l’origine du film, des notes du réalisateur ainsi que des analyses.

Nous aborderons cette édition en deux temps :

I) La critique de Rashomon

II) Le caractéristiques techniques de l’édition Blu-Ray

I) La critique de Rashomon

Akira Kurosawa, le phare nippon

Akira Kurosawa est né en 1910 à Tokyo et a réalisé une trentaine de films tout au long de sa carrière.
Il est descendant d’une lignée de samouraïs et enfant d’une fratrie de sept enfants. Leur père a appuyé autour d’une éducation physique et sportive intense et a également fortement insisté pour que ses enfants soient ouverts aux arts occidentaux, qu’il s’agisse du cinéma tout comme du théâtre.
D’une première formation, Akira Kurosawa fut peintre, vers la fin des années 20, durant les années de cinéma muet mais ne réussit pas à en vivre convenablement. C’est seulement après le décès brutal de son frère, commentateur pour le cinéma muet, et l’arrivée du cinéma parlant que Kurosawa va s’immiscer dans la brèche qui s’ouvre face à lui.

En 1935, les studios PCL ouvrent leurs portes, et deviendront quelques années plus tard les studios Toho, pour lesquels Kurosawa réalisera des pièces maîtresses de sa filmographie qu’il s’agisse de La Forteresse Cachée, Le Château de L’Araingnée, Sanjuro ou encore Vivre.
Les premières années dans les couloirs des studios, le cinéaste, encore jeune, devient assistant réalisateur et touche à toutes les étapes d’élaboration d’un film de l’écriture du scénario au montage, en passant par l’éclairage, l’organisation des répétitions ou encore le doublage. Souhaitant se libérer de ce poste, mais également mieux gagner sa vie, Kurosawa se lance dans la carrière de scénariste, espérant mettre en scène un de ses écrits. Il passe ainsi derrière la caméra en pleine seconde guerre mondiale et réalise La Légende Du Grand Judo, film qu’il lui causera des déconvenues avec la censure, bien que le long-métrage soit soutenu par Ozu. Le film sortira avec pas moins de 18 minutes en moins.

C’est en 1950 que le cinéaste va être contacté par la Daei, studio concurrent de la Toho, pour réaliser un film hybridant deux nouvelles écrites par Ryūnosuke Akutagawa. Rashomon naît cette même année et est projeté à Venise l’année qui suivit, remportant la plus grande récompense internationale de l’époque le Lion D’Or. Une récompense qui célébrera à la fois le cinéaste mais qui ouvrira les portes du cinéma nippon, jusqu’ici hermétiques, au reste du monde. Un film qui, il y a soixante-dix ans, déposait une ancre pour ce cinéma si peu accessible avec ses codes et dynamiques lui étant propre entre Haikus et théâtre No, traditions et modernismes.

La carrière de Kurosawa explose à ce moment là et son cinéma impacta une grande partie de la création mondiale. Il fut célébré et reconnut dans toutes les latéralités du globe remportant le Prix D’Or du festival du film international de Moscou pour Dersou Ouzala, la Palme D’Or du Festival De Cannes pour Kagemusha et l’oscar du meilleur film étranger pour Ran.
Il fut une grande inspiration du cinéma de Sergio Leone, et résonne encore dans les lignes de Quentin Tarantino dans son roman complétant Once Upon A Time In Hollywood à travers le personnage de Cliff Booth, arpentant les salles, découvrant un art loin des archétypes américains, à la découverte d’un nouveau monde, celui d’un septième art libre et inattendu.

Le cinéma de Kurosawa est marqué par des motifs et arcs narratifs récurrents convoquant la nature, travaillant le mythe du héros et chorégraphiant avec un appétit certain la violence graphique.
Durant sa carrière il se forgea un cercle d’artistes et techniciens stable et durable, l’accompagnant dans ses projets. On retrouve ainsi régulièrement Toshiro Mifune, Takashi Shimura, Fumio Hayasaka ou encore Yoshiro Muraki.

Autant En Emporte Les Lames

Rashomon est l’adaptation de deux nouvelles écrites par Ryūnosuke Akutagawa. Le scénario, conçu en grande partie par Shinobu Hashimoto, à qui l’on doit aussi les scénarios de Les 7 Samouraïs et Hara-Kiri, et finalisé par Akira Kurosawa, réussit à mêler la poésie-chaos de Rashômon, et les rapports humains auto-destructeurs faits de mensonges et de malices de la nouvelle Dans Le Fourré.
Une averse s’abat sur la gigantesque porte de Rashômon, édifice inachevé et balayé par les cataclysmes en chaîne, deux hommes s’y abritent, un bûcheron et un bonze. Ces derniers viennent tout juste d’assister à un procès pour viol et meurtre. Un homme et son épouse traversaient une forêt isolée lorsqu’ils firent la rencontre d’un bandit, le brigand violant l’épouse et laissant le mari pour mort.
Face à cette histoire sordide, ils attendent dans l’obscurité, le retour de l’astre de lumière, retrouvailles incertaines. Ils résident dans les ténèbres, songeurs, jusqu’à la venue d’un troisième homme à qui ils vont chacun raconter leur perception du crime et les différents témoignages entendus durant le procès. Le réel rencontre les fantasmes, la vérité se travestit sous le poids de l’honneur… Un honneur bileux, excessif, inculqué par une société contemplant déjà sa propre ruine.
La porte de Rashomon surplombe les hommes, atterrés, désespérés, ouvrant le regard sur la fin des temps. La pluie s’accentue, larmes célestes. Le déluge est imminent, le vivant s’englue, s’évapore dans un amas de fange, encerclant un peu plus à chaque plan nos réfugiés, une dernière inspiration, une ultime pensée avant l’obscurité.

Le motif du trio de Sergio Leone est en train de naître.

Usual Suspects

Bien que partant d’une situation initiale assez simple, celle d’une enquête, d’une embuscade mortelle avec témoins, Akira Kurosawa s’amuse à créer un jeu de pistes convoquant tout à la fois l’espace, comme narrateur, le temps, comme fourbe mémoire, et l’humain, comme conteur avili par son égocentrisme.

Les témoins qu’il s’agisse de l’épouse, du bandit, du paysan, oeil derrière les fourrés, ou encore de la médium, faisant témoigner le mari depuis l’au-delà, offrent des histoires aux finalités similaires, mais ouvrent des parcours bien différents au récit, aux tenants et aboutissants faits de couleurs opposés, dévoilant une curieuse lecture des personnages et de leurs personnalités, une vision vertigineuse, questionnant, la fiabilité, la confiance en l’espèce humaine.
Une organisation narrative d’une modernité étonnante s’organise, nous découvrons les différentes réalités d’un même drame, aux mécanismes particulièrement poussés. D’une part les trois hommes sous la porte de Rashomon, content les vérités qu’ils ont pu entendre, tout en dégradant une fois de plus l’information, et de l’autre, la forêt où a lieu le crime réunissant le trio au coeur du procès.
Kurosawa apporte au récit une matière qui ne cesse de se dérober face à nos certitudes, plus les faits sont contés, concis, plus ils sont dénaturés, polymorphes, et fatalement insaisissables. Le film se transfigure, progressivement, en une inquiétante réflexion autour de la croyance, et plus particulièrement autour de la foi.
En nous donnant le rôle de l’oeil divin, Kurosawa se joue tout autant de nous que de ses personnages, il fait faillir les dieux, corrompt les hommes et se positionne en fantôme moqueur mais conscient de cette déroute quasi-comique, quasi-tragique, quasi-cosmique.

Tropical Malady

Le cinéaste nous ouvre les portes de l’humain du même geste qu’il dessine le purgatoire. Son geste de peintre se fait sentir. Il construit des personnages de la même façon qu’un sculpteur fait naître ses créations de la glaise, avec une minutie et une clairvoyance effrayante. Il fait transparaître en seulement quelques individus, et cadres, les perfides artifices qui font courir l’humain à sa perte, déconstruit la question de l’honneur, et la juxtapose avec les notions d’égoïsme, d’individualisme.
Kurosawa met en lumière le naufrage de nos sociétés où le corps des uns ne sert qu’à escalader celui des autres pour survivre, atteindre la reconnaissance, atteindre la lumière, quête absurde quasi-prométhéenne, suicidaire.
Le réalisateur dessine un combat où la vérité n’a plus sa place pour subsister, où l’illusion et les fantasmes font s’évanouir le réel jusqu’à l’effondrement du monde, où le paraître devient la dernière valeur, artifice fragile sous lequel s’étend le vide.

L’instabilité humaine est convoquée, à travers la volonté de préserver l’honneur, problématique décuplée sur l’archipel nippone, quitte à corrompre entièrement les faits, corrompre les vies. Les protagonistes justifient l’horreur, cherchent à trouver une approbation pour l’innommable, les crimes.
Une instabilité que Kurosawa fait glisser jusqu’à notre échine nous contant ces atrocités avec une sensualité grinçante, torturant nos regards, manipulant nos opinions, brouillant toujours plus le réel de témoignage en témoignage, dénudant de récit en récit un peu plus les personnages, articulant un jeu magnétique entre les acteurs, où l’érotisme pénètre par l’obscure charisme de Toshiro Mifune et la lumière dissonante de Machiko Kyo, où le rationnel se perd derrière les névroses humaines, où nous sommes rappelés à notre rôle de juré, non plus de dieu, ni même de juge, où nous sommes démunis. Kurosawa forme des mirages, des illusions dans lesquelles nous pensons pouvoir interagir, mais où seul lui, finalement, en tant que créateur nous rappelle qu’il a le pouvoir.
L’approche en est extrêmement théâtrale, déforme les visages, crée des espaces où le réalisme est tel qu’il devient cauchemar, faisant se caresser à travers une fine membrane le réel et le fantastique.


Le bandit se gargarise de ses méfaits, la femme tente face au juge de conter le récit le plus honorable pour une épouse déchue, la médium invente un récit abracadabrantesque et le seul témoin visuel garde le silence par peur de l’impact que pourrait avoir la vérité.
L’humain s’enferme dans ses propres limbes, se bat dans des méandres boueux jusqu’à l’asphyxie et Rashomon soulève une problématique intemporelle, celle de l’image que l’on souhaite renvoyer et les mythes, les chimères, que nous créons pour nous légitimer.
Nous sommes les monstres que nous créons pour mieux briller.

Le Sang D’Un Poète

Rashômon est un spectacle jouant avec les perceptions et les perspectives, faisant du spectateur, un inquiétant voyeur, impuissant. La caméra vient nous chercher, recoupant les témoignages pour faire immerger une vérité parmi de troubles aveux.

Le monde que nous avons bâti n’est plus que mensonges, et gargarismes, seule la nature, ses reliefs, ses ombres, accompagne nos regards à la quête de l’inacceptable, de l’impensable.
Kurosawa monte un film d’une épure déconcertante dans ses espaces limitant les lieux à trois zones : la porte de Rashomon, le tribunal et la forêt. Trois lieux que le cinéaste va organiser, penser et concevoir comme des miroirs, aux reflets tranchants, mais aux dessins honnêtes.
Rashomon se découvre alors comme une proposition visuelle fascinante où la parole devient factice, où les motifs visuels parlent et s’appliquent à bien mieux dessiner le naufrage de l’humanité, le réel.

Le Château De L’Araignée

Rashomon garde son statut d’oeuvre incontournable, et fait même plus près de 70 ans après sa sortie, il défie le cinéma contemporain. Kurosawa se rit de notre époque, sans même la connaître, de notre rapport à l’art, tant la construction d’un point de vue narratif et visuel, est toujours d’avant-garde damnant encore les nouveaux films qui hantent nos salles. On pense grassement au dernier film de Ridley Scott, Le Dernier Duel, ne faisant que calquer la structure du film de Kurosawa sans jamais atteindre l’onirisme et la pertinence de ce dernier. Mais Ridley Scott n’est pas le seul à s’être lourdement inspiré du cinéma du maître nippon, tout un pan du septième art lui est redevable, Rashomon est en cela une pièce maîtresse ayant dessiné le croquis d’un siècle de cinéma à venir.
Akira Kurosawa signe ainsi un regard d’une troublante honnêteté, d’une effrayante vérité sur les hommes, les images qu’ils souhaitent renvoyer, leurs tendances auto-destructrices, leurs aliénations individualistes, mais plus que ça il questionne la foi, et sa disparition, abandonnant tout un monde à sa folie, à son égocentrisme. Levons les yeux et observons les ruines.

II) Les caractéristiques techniques de l’édition Bu-Ray

Image :

Après un scan 4K, le film a été restauré en 2K, en 2008, par l’Academy Film Archive, le National Film Center of the National Museum of Modern Art, Tokyo et Kadokawa Pictures, Inc. avec le soutien financier de la Kadokawa Culture Promotion Foundation et de la Film Foundation.
Bien que cette dernière restauration date déjà de 14 ans, même travail que celui que nous pouvions découvrir avec l’édition Criterion, il est indéniable que la copie est encore d’actualité avec des détails fascinants et une belle profondeur, offrant une très juste proposition du travail Kurosawa, en réussissant à conserver la texture pellicule. L’image a particulièrement bien été nettoyé, laissant seulement de rares et éparses griffures et poussières, un beau travail.
Restera seulement des niveaux de contrastes très correct mais qui auraient certainement été travaillé avec encore plus de nuances actuellement.

Note image :

Note : 9 sur 10.

Son :

Une unique piste son est proposée en Japonais DTSHD-MA 2.0mono, cette dernière est stable et ne souffre presque pas de souffles contrairement à d’autres copies HD de Kurosawa.
Les dialogues ainsi que l’ambiance générale sont bien équilibré permettant de créer une agréable atmosphère sonore, ne saturant jamais, mais manquant légèrement de dynamiques.

De nouveaux sous-titres français ont été intégrés pour cette restauration.

Note Son :

Note : 8 sur 10.

Suppléments :

L’édition de Rashomon réalisée par Potemkine brille de par son contenu additionnel. Elle est un incontournable de l’année 2022.
Proposé dans un très beau coffret en bois, avec une estampe originale, et non pas d’origine comme on peut le voir fleurir de ci et de là, conçue par Benoît Varaillon selon les traditions japonaises, cette édition regroupe un livre d’une centaine de pages ainsi qu’un combo DVD / Blu-Ray.

Le contenu du livre :

  • « Rashomon » et « Dans le fourré », les deux nouvelles écrites par Ryunosuke Akutagawa, à l’origine du scénario du film
  • « Comme une autobiographie » « Rashômon » et épilogue, de Akira Kurosawa, chapitre de l’autobiographie de Kurosawa sur le tournage du film

Un espace où Kurosawa porte de nombreuses réflexions et anecdotes autour de la création du film, des idées fondatrices jusqu’à de minutieux détails faisant toute la splendeur du film, resituant le film dans la vie du cinéaste.

  • « Notes » de Akira Kurosawa, réflexions personnelles écrites du réalisateur sur les enjeux narratifs et esthétiques du film

Un écrit nous reconduisant au coeur de Rashomon, nous donnant matière à redécouvrir et explorer les moindres plans et décors, regards et postures.

  • « En attendant la météo », « Le Sourire de la déesse », de Teruyo Nogami, le récit du tournage de Rashômon par la scripte de Kurosawa

Des anecdotes et observations, regard extérieur, venant compléter les deux premiers écrits, donnant à voir de manière complète et sous divers angles les coulisses du tournage.

  • « La musique de Rashômon, boléro japonais ou gagaku hybridee de Vincent Teixeira, texte d’analyse sur la musique du film

Certainement le contenu le plus exaltant de ce livre dédié à Rashomon, avec l’analyse minutieuse de la musique du film. Vincent Teixeira déconstruit entièrement la proposition instrumentale du film pour accompagner l’image et dévoiler son patrimoine culturel, les horizons musicaux dans lesquels la musique du long-métrage prend racine.

  • Iconographie inédite (photos de tournage, affiches internationales…)

Le contenu du combo Blu-Ray/ DVD :

  • « A Testimony As An Image: Rashomon » : documentaire de Toshiro Enomoto sur le tournage du film, incluant de nombreuses interviews de l’équipe (2012, 86′, VOST) (Seul bonus présent sur le DVD)

Un documentaire d’une richesse surprenante, où les témoignages des différents intervenants sur le film forment un spectre très complet de ce qu’a été le tournage de Rashomon, de l’idée qui a vu naître le film jusqu’aux conditions de tournage. Un contenu assez impressionnant qui permet d’appréhender le film avec un regard nouveau, décryptant le squelette de l’oeuvre avec pertinence.

  • Conversation entre Pascal-Alex Vincent, cinéaste, enseignant à l’université Sorbonne Nouvelle, et Stéphane du Mesnildot, essayiste, journaliste, autour du contexte de production et du tournage de Rashômon (2021, 26′)

Une conversation très dynamique rebondissant sur les notes de Kurosawa visitant à la fois la carrière du cinéaste mais également toute l’histoire derrière le financement du film et la création de la gigantesque porte de Rashomon.
L’échange est particulièrement dynamique et très bien capté. Un vrai plaisir d’entendre deux passionnés échanger, se questionner et explorer les coulisses du film.

  • Entretien avec Cécile Sakai, professeure des Universités, Université de Paris, spécialiste de la littérature japonaise, autour de Ryûnosuke Akutagawa, auteur des deux nouvelles à l’origine du scénario de Rashômon (2021, 22′)

Potemkine nous comble totalement avec ce supplément tourné dans leurs locaux autour de Ryûnosuke Akutagawa. Cécile Sakai revient sur la vie de l’auteur, qu’elle resitue dans l’histoire du Japon et introduit les différents courants culturels qui traversent l’archipel nippon à cette époque. Un voyage qui nous porte jusqu’à Kurosawa et à l’analyse des nouvelles de manière transversale au film. Saisissant.

  • « Masago aux enfers » : analyse de séquence par Frédéric Mercier, journaliste à Transfuge et à Positif (2022, 13′)

Une analyse de séquence décortiquant la moindre ombre, le moindre mouvement de caméra, la moindre posture des acteurs. Frédéric Mercier avec un montage tout aussi étrange que fascinant ouvre notre regard, nous fait découvrir et décrypte les espaces organisés selon l’oeil de Kurosawa.

  • Entretien avec Arthur Harari, cinéaste (2022, 29′)

Le réalisateur de Onoda revient sur sa redécouverte du film, analyse l’oeuvre et donne des aperçus de sa relation au cinéma de Kurosawa.

  • Bandes annonces d’époque et de la ressortie

Appréciation générale :

Tardivement mais enfin arrivée sur le territoire français, la mouture HD de Rashomon vient nous rappeler la puissance et la magie du cinéma d’Akira Kurosawa.
Potemkine a réussi à accompagner cette sortie d’une splendide édition tant dans la forme que dans le fond, soignant les moindres détails. L’objet est tout simplement extraordinaire, ceux qui avaient déjà cédé à l’édition spéciale d’Haxan savent de quoi nous parlons, pour les autres, et même si le prix est conséquent, nous nous retrouvons face à une vértiable pièce de collection agrémentée d’un édition fourmillant de contenus tant sur le disque Blu-Ray que dans son ouvrage inédit au coffret, livre obsédant.
La restauration, quant à elle, bien que reposant sur un travail datant de 2008 reste toujours d’une grande actualité, et une nouvelle restauration n’aurait certainement apporté que d’infimes améliorations.

Vous avez très certainement face à vous l’édition de l’année.. Bien que Potemkine semble particulièrement en forme avec l’arrivée prochaine d’une édition similaire pour les cent ans de Nosferatu mais également un coffret-monstre pour Métropolis.
Quelle année ! Quel travail !

Note générale :

Note : 9.5 sur 10.

Pour se procurer le coffret Rashomon, c’est par ici :

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